ZESHAPEHALLOWEEN

L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

DOSSIER : TANT QU’IL Y AURA DES SUITES (7/7) : LES CHIFFRES CACHÉS ET CEUX MARQUÉS AU FER ROUGE

PARTIE 1 : LA MARQUE DES FILMS À SUCCÈS
PARTIE 2 : LES INÉVITABLES SÉQUELLES
PARTIE 3 : LE PHÉNOMÈNE DE LA TRILOGIE

PARTIE 4 : LES EXTENSIONS PLUS OU  MOINS ASSUMÉES
PARTIE 5 : LES SAGAS À RALLONGE
PARTIE 6 : LE GAGE DE L’OUTRANCE

PARTIE 7 : LES CHIFFRES CACHÉS ET CEUX MARQUÉS AU FER ROUGE

Les parties précédentes de ce dossier servaient à faire la part belle aux séries de films, plus ou moins marquantes du cinéma, qui ont atteint un grand nombre de suites. Toujours motivées par les revenus qu’elles engendrent à leur sortie en salles, les suites de films ont un impact différent sur le public selon les pays, et les distributeurs, conscients de cet état de fait, présentent alors leurs films différemment.
Il avait été énoncé que jusqu’au troisième opus, il est important d’accoler le chiffre au titre original (
Halloween II, Rambo III), pour ne pas risquer de perdre le spectateur. En assumant cette notion de suite, on tient surtout à renouveler le succès de l’opus original, celui qui aura eu le potentiel de donner ces nouvelles bobines. Au-delà du troisième opus, il est plus sage de trouver l’alternative du sous-titre, pour tromper le spectateur, le noyer dans les suites (X-Men : days of future past, Mission impossible : protocole fantôme). Passé un certain numéro, il devient en effet difficile d’assumer autant de suites, alors autant le cacher.

Parlons donc concrètement de la méthode internationale, qui laisse le choix aux distributeurs d’accoler au titre d’une séquelle le chiffre auquel il correspond ou non. Après 5 opus marqués du chiffre de la longévité, et malgré la continuité évidente des opus 5 et 6, Halloween 6 en France est juste Halloween : the curse of Michael Myers aux USA. Idem pour American Pie 4 en France qui reste American Pie Reunion aux USA. Le cas d’American Pie est d’ailleurs à explorer, puisque passé le second opus American Pie 2, les titres sont devenus implicites, mêlant au 3e chapitre (American Pie : the wedding ou Marions-les ! en France) des ersatz imbuvables qui ont inondé le marché de la vidéo, pour profiter du phénomène. On dénombre American Pie : no limit, String Academy, Campus en folie, Bachelor party et Les sex commandements. Ce qui implique qu’American Pie 4 est en fait American Pie 9. Mais le chiffre 4 était une façon d’épurer ces épisodes alternatifs inutiles et de se concentrer sur les personnages phare de la trilogie originale.

Qui devinera quel opus se cache derrière les titres suivants ?

En France, certains films et suites n’ayant jamais stipulé le chiffre derrière entraîne une perte totale des repères. La saga de films issue de La panthère rose de 1963 ne compte pas moins de 9 films, et ce sans compter le remake et la suite de ce dernier. En vrac, il y eut Quand l’inspecteur s’emmêle, L’infaillible inspecteur Clouseau, etc… Le retour de la panthère rose qu’on pourrait prendre pour le second volet est en fait le quatrième. La malédiction de la panthère rose est le sixième et L’héritier de la panthère rose est le huitième. En 1993, pour les 30 ans du film original, Le fils de la panthère rose a été tourné. Ironiquement, les opus 4, 5 et 6 de cette saga, à savoir Le retour, La revanche et La malédiction de la panthère rose, sont des titres similaires au même opus de la saga Halloween, à savoir Le retour, La revanche et La malédiction de Michael Myers. Même Chucky a suivi cet étrange modèle, passé son troisième opus numéroté (Chucky 3 en 1991), en enchainant La fiancée, Le fils, La malédiction et Le retour sans réel souci de conserver le spectateur dans sa continuité. Après tout, qui penserait que Le retour de Chucky soit le 7e opus de la saga ?

Avant The Thing, il y avait The Thing.

Enfin, notons la redite des titres des suites non chiffrées, qui ne s’accompagnent même pas d’une mention alternative, prenant le risque (le pari ?) de perdre le spectateur en cours de route : Halloween de David Gordon Green en 2018, suite de… Halloween de John Carpenter de 1978. Idem pour Massacre à la tronçonneuse, en 2022, suite directe du film au même titre de 1974 ; Scream, 5e volet (2022) de la saga initiée par Scream de Wes Craven (1996), ou encore The Thing (2011), préquel de The Thing de John Carpenter (1988).

Mais le jeu ne s’arrête pas là. Qui saurait dire combien il y a eu de suites à Beethoven ? Une ? Deux ? À la limite trois ou quatre suites direct-to-video ? Eh bien oui. Et même un peu plus. Il y a huit opus de Beethoven. On peut aussi s’amuser à trouver quel chiffre se cache derrière ces suites sans numéro. Si on sait par exemple que Pirates des caraïbes : la fontaine de Jouvence est le quatrième opus, lequel se cache derrière La vengeance dans la peau ? La fin de Freddy ? Indiana Jones et le cadran de la destinée ? Star Trek Nemesis ? Halloween Kills ? Le petit dinosaure : l’expédition héroïque ? Respectivement, il s’agit des 3e, 6e, 5e, 11e, 12e et 14e épisode. Mais ça, le public se garde bien de le savoir.  Les suites assumées telles que la saga Saw, Fast & Furious ou Paranormal Activity joue explicitement sur la notion d’amas, comme une liste d’épisodes successifs qui composent une histoire (que cela soit vrai ou non, et quel que soit le chiffre, car rappelons que Saw a eu 7 chapitres à compter d’un par an). Les autres tenteront de brouiller le spectateur en l’amadouant grâce à un mot-clé qui l’attirera sans lui dévoiler quel épisode il vient voir (et surtout combien de films il aurait du voir avant d’assister à celui-ci) : La panthère rose, Puppet Master, La coccinelle, Star Trek, Angélique, Le gendarme de St-Tropez, Mission impossible, La Planète des singes, Hellraiser… à vous de recomposer la série car celle-ci ne se chargera pas de vous aider à cette tâche. La magie des chiffres dans les titres de films est un art proche de la manipulation qui a un impact (positif ou négatif) que les distributeurs ne sous-estiment en aucune façon. Mais au final, qui mieux que Marvel réussit l’exploit d’ensevelir le spectateur sous l’amas de super-héros qu’il dirige via la trentaine de films du MCU (sans compter les séries TV additionnelles et les productions post-2023 encore en grand nombre), sans plus trop savoir dans quel ordre voir ces films ? Pour voir No way home, par exemple, qui est le 3e opus de la dernière trilogie Spider-man, il faut avoir vu préalablement non pas 2 mais 23 autres films, ou tout du moins les 8 mêlant les univers Avengers, Spider-man et Dr Strange, au risque de ne pas tout comprendre. Si ça, ça n’est pas décourageant !

Au Suivant Poste

Précedent Poste

Poster un Commentaire

un × 1 =

© 2024 ZESHAPEHALLOWEEN

Thème par Anders Norén