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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

DOSSIER : TANT QU’IL Y AURA DES SUITES (6/7) : LES OPUS 6 ET +, LE GAGE DE L’OUTRANCE

PARTIE 1 : LA MARQUE DES FILMS À SUCCÈS
PARTIE 2 : LES INÉVITABLES SÉQUELLES
PARTIE 3 : LE PHÉNOMÈNE DE LA TRILOGIE

PARTIE 4 : LES EXTENSIONS PLUS OU  MOINS ASSUMÉES
PARTIE 5 : LES SAGAS À RALLONGE

PARTIE 6 : LE GAGE DE L’OUTRANCE

Excepté pour l’adaptation des Harry Potter, il n’y a jamais eu de films imaginés pour durer dès le départ sur plus de cinq suites. Ce n’est que grâce au succès de la mise en chantier de ces dites suites que l’appât du gain permit à des séries à rallonge de naître. Les sagas ayant six opus ou plus sont souvent relatives à un genre bien particulier qui a connu son heure de gloire dans un temps limité. Ces séquelles ont alors été mises en chantier les unes après les autres dans un délai très court, pour profiter au maximum de l’intérêt qu’il exerçait sur le public. N’ayons pas peur de le dire : il s’agit souvent de films d’horreur, et il s’agit surtout tout le temps d’un empressement qui n’est pas sans pépin. Dans les années 80, en plein essor du slasher movie, les trois têtes représentatives de ce sous-genre ont aligné leurs sévices au cinéma avec une dextérité exceptionnelle. Myers est déjà prolifique, et un an sépare Halloween II et Halloween III, idem pour Halloween 4 et Halloween 5 ou Halloween Kills et Halloween Ends. Quant à Freddy, une à deux années séparent les opus 1 jusque 6 ! Jigsaw de la série Saw a permis au public de découvrir consécutivement un opus par an à la même date de 2004 à 2010 pour pas moins de sept chapitres généreusement gore. Mais la palme revient sans conteste à Jason Voorhees pour la saga des Vendredi 13 dont un chapitre fut réalisé quasiment chaque année dès 1980, et ce jusqu’au huitième opus, pour un total de 12 chapitres à ce jour ! Cet amas excessif a porté préjudice à la crédibilité mise en scène à l’origine (pour peu qu’il y en avait une) mais la rentabilité aura été maximum et la popularité des personnages intacte. Si bien qu’aujourd’hui encore, malgré les décennies et des épisodes d’une faiblesse frôlant le néant absolu, ces quatre icônes ont toujours la cote auprès du public. 2023 signe même l’arrivée du dixième segment de Saw, tandis que Halloween Ends avait en 2022 signé la fin de l’hécatombe de Michael Myers après 13 films.

12 opus pour la longue et généreuse saga Vendredi 13

Dans le domaine horrifique, le cas du phénomène Saw a renoué à la surprise générale avec la tendance excessive qui lorgnait avec le genre dans les années 80. Nous sommes pourtant dans les années 2000 et sans même que le premier Saw n’ait eu la moindre prétention, son succès critique et public vint l’octroyer de six suites mises en chantier les unes après les autres avec un rythme et une efficacité stupéfiantes. Dès le premier chapitre en 2004, un nouvel opus sortira sans exception chaque année à la période d’Halloween jusqu’à épuisement de toutes les parcelles de flash-back possibles et imaginables six ans plus tard avec Saw 3D : chapitre final. Le parcours de la saga ne s’arrêtera pas là, avec quelques re-tentatives isolées en 2017, 2019 et 2023 avec Jigsaw, Spirale et enfin Saw X. En digne successeur de cette déferlante gore sur grand écran, une nouvelle saga vient à son tour envahir le public, avec des moyens dérisoires et des revenus à perdre la tête : Paranormal Activity qui profita d’un buzz déconcertant en 2007 pour accoucher dorénavant d’une suite annuelle qui perpétue le mythe avec sobriété mais une réelle efficacité. La saga finit à ce jour avec 7 opus, dont un Tokyo Night en guise de variante nippone du film original.

De la suite dans les idées…

On quitte le genre un instant pour se pencher sur des genres différents, prouvant de manière générale que l’argent mène la danse au détriment de l’excellence ou de la logique. Ainsi, Le Gendarme de Saint-Tropez, qui devait être une comédie légère et représentative de la France de la fin des années 60, verra ses cinq suites explorer les cas les plus absurdes et les situations à la fois quotidiennes ou rocambolesques allant jusqu’à confronter la bande de flics penauds menée par Louis de Funès à des extra-terrestres ! Les trublions de Police Academy ont également eu la main lourde (entre autres) au cinéma mondial en alignant pas moins de sept aventures plus tirées par les cheveux les unes que les autres. Leurs péripéties se terminant à Moscou en 1994 avec un naufrage au box office qui frôle le jamais vu. On peut également mettre au défi quiconque aurait pensé qu’un film tel que Fast & Furious en 2000 puisse accoucher d’une saga aussi prolifique pour en venir au onzième opus en 2024… Dans la même lignée, Mission impossible se décline à ce jour sur son double opus 7 et 8 avec les dernières (quoique…) et épiques pirouettes de Tom Cruise sur grand écran.

Certaines sagas ont petit à petit réussi à hisser leur quota total à des stades hallucinants en passant de temps en temps par la case vidéo. Saviez-vous qu’il existait huit opus dans la saga Hurlements ou dix dans celle de Puppet Master ? En prenant le film original de Joe Dante à revers, Hurlements II a ouvert la voie à une série de films aussi différents que saugrenus sur les loups-garous. Il n‘existe finalement pas d’autres rapports entre eux, hormis une ambition rare dans le ridicule. La saga des Puppet Master, à la manière (croyez-le ou non) du Gendarme de Saint-Tropez, a cru bon mettre son arsenal de marionnettes tueuses dans les situations les plus variées et absurdes que possible. Certains épisodes se trouvent dès lors être des bâtards illogiques (et ce dès le second épisode, avec une mention spéciale au diptyque que composent les opus 4 et 5) tandis que d’autres tirent leur épingle du jeu avec une originalité et une efficacité diabolique (Puppet Master III et son acharnement anti-nazi). La saga Puppet Master n’a jamais dépassé le support vidéo, et aligne quatorze films, dont un métrage best-of, un spin-off, un reboot et un versus avec les Demonic Toys.

Sur la même lancée, Leprechaun cavale sur ses courtes pattes jusqu’à son sixième opus tardif : Back 2 tha hood, conduisant sa saga jusqu’à 8 chapitres à ce jour. De son côté, Pinhead explore de nouvelle facettes de l’enfer en enchaînant les opus 7 et 8 de la saga Hellraiser la même année 2005 et quelques sacrifices consécutifs et complètement foirés jusqu’à un remake en 2022 marquant le 11e opus de la série. Les années 90 et 2000 ont d‘ailleurs été témoins du retour en vidéo d’autres sagas horrifiques que tout le monde avait perdu de vue depuis bien longtemps : Les démons du maïs reviennent pour une sixième et septième hécatombe paysanne avec Children of the corn 666 : Isaac’s return puis Revelation deux ans plus tard ; et un utlime Genesis en 2011 viendra clore le massacre après qu’une tentative de remake TV soit également passée par là. Dans un second temps, la maison hantée d’Amityville continue ses maléfices malgré l’explosion de la baraque à la fin de chapitre 3 en se déclinant via des objets maudits pour conjurer le sort et amasser quelques billets (une lampe dans l’opus 4, une horloge dans le 6, un miroir dans le 7, et une maison de poupées dans le 8). C‘est le remake de 2005 qui rappelle que huit chapitres l’ont déjà précédé et que de nouvelles productions les années suivantes composent donc une belle somme de 12 opus dans la saga originelle pour une maison hantée bien discrète à l’origine… À ces 12 films, il faut en ajouter une vingtaine supplémentaires avec les films indépendants ayant usé du nom d’Amityville pour flanquer à l’image les plus grosses atrocités visuelles jamais imaginées (Amityville Poltergeist, Amityville in the hood, Amityville in space, Amityville Bigfoot, Amityville Shark House… et même Amityville gloryhole !!).

Amityville atteint des niveaux auxquels il devient dur de croire aux fantômes…

Si Jason X marquait le dixième coup de craie à la liste des Vendredi 13, on a vu depuis un versus contre Freddy Krueger et un remake de sinistre mémoire. À quand le treizième Vendredi 13 du seigneur Jason de Crystal Lake ? Et on compte également déjà treize chapitres tournés pour la saga Star Trek qui a alterné métrages ciné et opus vidéo pour une longévité totale impressionnante. Du premier film en 1966 sont nés onze autres métrages (dont le remake de 2009 et ses deux suites) et des séries TV pour un univers d’une richesse infinie.
La déclinaison peut se faire sans fin, dès lors qu’elle sait se renouveler et s’illustrer sans ennuyer. Mr Spock n’a pas le monopole du record absolu de métrages au cinéma puisqu’on a tendance à oublier le master suprême de la suite-non-suite par excellence : James Bond ! À travers les nombreux visages qu’il arboré depuis James Bond contre le Docteur No en 1962, l’agent secret britannique a traversé les années et les générations pour en venir à l’heure actuelle à Mourir peut attendre, 25ème opus officiel de la saga, qui devrait également contenir Jamais plus jamais et les variantes de Casino Royale (dont une version TV). Avec ses vingt-sept bobines, James Bond reste-t-il le champion inarrêtable de la séquelle au cinéma ? Eh bien non ! Il est surpassé par un lézard. Un lézard géant certes, mais un lézard quand même ! Et s’il ne s’agit pas de Petit Pied, héros de la prolifique série des dessin-animés produite par Spielberg via Le petit dinosaure et la vallée des merveilles (qui compte tout de même à ce jour 14 longs-métrages d’animation de 1988 à 2016), mais bien de Godzilla, qui règne en monstre absolu en nombre de bobines. Apparaissant dans plus de 38 films plus ou moins officiels, le géant nucléaire terrifie les japonais et américains depuis plus d’un demi-siècle, affrontant toute une panoplie d’animaux colorés surdimensionnés dans des métrages d’une bêtise sans nom mais qui avaient la justesse de dénoncer à l’époque le danger des armes atomiques. Après une version américaine dont le souvenir fait encore froid dans le dos, des reboots et versus contre King Kong, Godzilla revient régulièrement dans d’énièmes remakes, japonais pour la plupart, pour marquer une nouvelle fois de son emprunte son pouvoir indélébile dans le grand monde du cinéma.

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