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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

DOSSIER : TANT QU’IL Y AURA DES SUITES (4/7) : LES EXTENSIONS PLUS OU MOINS ASSUMÉES

PARTIE 1 : LA MARQUE DES FILMS À SUCCÈS
PARTIE 2 : LES INÉVITABLES SÉQUELLES
PARTIE 3 : LE PHÉNOMÈNE DE LA TRILOGIE

LES NUMÉROS 4 : LES EXTENSIONS PLUS OU MOINS ASSUMÉES

Qu’elles racontent ou non un commencement, un prolongement et une fin, les trilogies ont en général le mérite de se suffire à elles-mêmes, ou au moins à suffire de ravager le box office (et quand on parle de ravages, on pense à des trilogies qui n’auraient jamais du en être : Chérie j‘ai rétréci les gosses, Souviens-toi l’été dernier, ou encore Very bad trip). Bien que le phénomène des trilogies soit relativement récent (un quart de siècle tout au plus), il est une mode qui s’est étoffée ces dix dernières années et qui semble prendre des proportions inattendues : les extensions.

Au sens large, les extensions permettent à une trilogie de devenir une saga (une saga étant, vous l’aurez compris, une série de quatre films ou plus). Toutefois, le quatrième opus n‘est une nouvelle fois pas tenu d’être directement en rapport avec les opus précédent. En général, l’extension vient poursuivre une trilogie quand son potentiel n’est pas encore épuisé, et joue beaucoup sur un esprit de nostalgie. La preuve en est pour Alien : la Resurrection en 1997. Cinq ans le sépare de l’opus 3, et le métrage de Jean-Pierre Jeunet camoufle son numéro 4 sous une étoffe simpliste visant à diriger les fans droit vers la salle de cinéma la plus proche. Le succès est au rendez-vous, purement appuyé sur la nostalgie, car même la présence de Sigourney Weaver ne suffit pas à renouer réellement avec l’esprit des trois films d’origine. Qu’importe, puisqu’une nouvelle fois, la qualité des films n’est pas réellement le sujet de ce dossier.

Le phénomène de l’extension est étrangement considéré différemment aux États-Unis qu’en France. Le pays de l’Oncle Sam, peut-être frileux à l’idée de présenter concrètement que son nouveau film est le quatrième d’une série, tente de trouver des subterfuges simples mais efficaces. La France, au contraire, colle au titre son numéro 4 sans vergogne, quitte à faire fuir le spectateur, lassé par la redite. American Reunion, par exemple, s’appelle en France American Pie 4. À ce niveau, la démarche des USA est assez hypocrite puisqu’il a été maintes fois question de faire de leur quatrième opus lépisode ultime, redorant la trilogie dans un final en apothéose (Vendredi 13 : chapitre final, a été suivi par sept autres suites !). Pour souligner cet effet ‘ultime’, les titres se séparaient à la fois de leur numéro 4 et d’un attribut superflu pour se concentrer sur un mot bien plus simple et plus efficace : Fast & Furious 4 s’appela aux USA The Fast and Furious et Destination Finale 4 était The Final Destination. S‘agissait-il pourtant là d‘épisodes définitifs ? En toute vérité non, puisque ces deux exemples se sont d’ailleurs vus affublés d’une nouvelle suite moins de deux ans plus tard, prouvant que l’effet a été largement récompensé financièrement.

The Final Destination, ou comment faire passer le pire épisode d’une saga comme l’opus incontournable… et y parvenir !

Dès lors, inutile de se cacher, les extensions peuvent libérer leur potentiel sans s’en cacher. Sort alors au grand jour Scream 4 qui à lui seul joue sur cette notion d’extension avec brio dans sa trame. À sa manière encore, la série des Scary Movie riait d’avance de cette mode en flanquant en jaquette de Scary Movie 4 le slogan « Le quatrième et dernier chapitre de la trilogie« . Aucun doute : les trilogies, pour être tendance, devait se décliner encore. Des trilogies suffisantes voire même déjà exaspérantes se sont alors vu étoffées de nouveaux opus sans que personne (ou pas grand monde) ne les attende réellement : Underworld : nouvelle ère, Die Hard 4.0 : retour en enfer, John Rambo, L’exorciste : au commencement ou The Bourne Legacy (Jason Bourne : l’héritage). Le succès de chacun d’eux au box office justifiant évidemment son prolongement ou son arrêt « définitif ». À noter que dans le cas d’une saga de 4 films, on parle de tétralogie et non de quadrilogie (ce mot, bien que toléré depuis quelques années, n’existe pas).

Souvent opportunistes, ces extensions reposent donc davantage sur la nostalgie que sur le potentiel. Mais il y a des exceptions. En 2009, Terminator : salvation (Terminator : renaissance en France) se présente comme le commencement d’une nouvelle trilogie. Ce type d’annonce, certes arriviste, est le signe qu’un film fonctionne par groupe de trois sinon rien. Trilogie quand tu nous tiens. Ce racolage (injustifié, puisque malgré son potentiel la saga Terminator a oublié son 4e opus au profit d’un retour aux basiques avec Genesys puis Dark Fate) était précédé en 2002 de celle concernant Jurassic Park (une nouvelle trilogie basée sur l’idée d’alliages entre dinosaures et humains), et s’envisageait avec Pirates des Caraïbes : la fontaine de jouvenceme si là encore la deuxième trilogie a été freinée aussi vite qu’annoncée. Si Jurassic World a finalement bel et bien été lancé, les trilogies additionnelles sont encore à l’ordre du jour avec celles envisagées et/ou avortées pour Transformers, Amazing Spider-Man ou encore X-Men Origins / XMen : Le Commencement. Si le public s’y perd, qu’importe, la linéarité d’une saga est rare, surtout lorsqu’elle s’entremêle à des remakes/reboots en cours de route (qui saisira la continuité des titres de la saga Alien / Aliens / Alien 3 / Alien : la résurrection comparée à Predator / Predator 2 / Predators / The Predator ?).

Dans la catégorie « On oublie (presque) tout et on recommence« , on peut aussi s’amuser à citer les bons : La Fiancée de Chucky, Psychose IV : l’origine, Halloween 4 : le retour de Michael Myers ; et les mauvais : Batman & Robin, La malédiction 4 (Omen IV), Watchers reborn, Shrek 4 : Il était une fin, Massacre à la tronçonneuse : la nouvelle génération, Les dents de la mer 4 : la revanche ; et ceux qui ne servent à rien : Saw IV, Mission impossible : protocole fantôme, L’âge de glace 4 : la dérive des continents, John Wick 4, The Crow : wicked prayer, Matrix resurrections, L’arme fatale 4 ou encore Le bal de l’horreur 4 : délivrez-nous du mal. Ce festival prouve qu’on distingue les quatrièmes opus qui assument leur statut et qui ne se présentent qu’aux fans pure souche (s‘il y en a) : Critters 4 : l’invasion, Pumpkinhead : ashes to ashes, Paranormal Activity 4, Resident Evil : Afterlife, Phantasm IV : Oblivion, Détour mortel 4 : bloody beginnings ; et ceux qui se cachent derrière le film d‘origine (le seul qui est bon, en ces cas-là) comme s’ils étaient la seule suite nécessaire : Sexy Dance : Miami heat, Amityville 4 : le diable est de retour. Les cas Amityville, Les dents de la mer et Halloween sont aussi là pour tenter de calfeutrer un troisième opus très décevant pour les fans, comme un rattrapage expéditif, auquel on pourrait d’ailleurs rajouter Superman IV et Les enfants du maïs 4, entre autres exemples.

Trouver un bon 4e opus relève de l’exploit…

Mais du quatrième opus au cinquième, il n’y a qu’un pas. Les chiffres sont décisionnaires, et des sagas qu‘on ne soupçonnait pas au premier abord sont soudainement devenues des ‘séries à rallonge’, aussi variées que surprenantes, et ce dans tous les genres possibles au cinéma. Et pour respecter cette idée de prolongement sans fin, à la manière d‘un feuilleton à la télévision, finissons sur cette note le temps d’une pause équivoque : suite au prochain numéro...

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