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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

LE SLASHER DU MOIS : PARANOÏD (FRIGHTMARE, 2000)

Dans les années 80, les slashers essayaient de faire aussi bien qu’Halloween. Une décision légitime ayant accouché d’une belle tapée de métrages en tout genre ayant fait le régal de toute une génération. Depuis les années 2000, le genre est tombé si bas qu’on est en droit de se demandes si certains n’essayent pas de créer le pire slasher jamais réalisé. Paranoïd est de ceux-là, au même titre qu’un Souviens-toi… la St-Valentin, Granny ou encore Camp Blood. Ici, le métrage réalisé par Ash Smith (dont c’est heureusement le seul film), est un honteux cumul’ de tout ce que le slasher aura au fil du temps exposé de pire dans sa grande Histoire. Dès son pitch, le film traite de l’éternelle bande d’adolescents traquée par un tueur mystérieux dans une bourgade déjà maudite par des meurtres inexpliqués. Cette fois, la dite bande fera d’une maison isolée le théâtre d’une attraction visant à réunir des fonds pour un voyage aux îles Caïmans. Pour le spectateur, ce sera surtout un voyage au bout de l’horreur, mais pas pour les raisons espérées.

On est loin du masque de Ghostface…

Sorti de son contexte à la trame éculée jusqu’à plus soif, Paranoïd est en plus extrêmement mal réalisé. Tourné avec les pieds, sa lenteur de rythme et la pauvreté de ses décors suffiront à indiquer que le budget est de 100.000 dollars (trois fois mois que le premier Halloween, à titre purement comparatif) et qu’il ne faudra donc pas s’attendre à des merveilles. L’héroïne du film est horripilante, les acteurs mauvais, le doublage affreux, la musique techno gonflante, les situations hyper-stéréotypées et les rebondissements éculés au possible. Nous sommes en fait en présence d’un navet dont le manque abyssal d’inspiration l’aura obligé à piocher dans les clichés les plus surfaits (la voiture qui ne démarre pas, les flics idiots, les personnages écervelés) et pire encore : dans les hommages les plus foireux et pathétiques que le genre avait à offrir (les personnages s’appellent Jason, Norman, Freddy, Michael et… Hellraiser !!). À la vue d’une telle abjection, les mots viennent à manquer pour décrire le spectacle.

Le hurlement du spectateur ayant payé pour voir ce film…

Reste à analyser ce que le genre peut parfois apporter de fun dans des métrages pas toujours glorieux, à savoir les meurtres, le look du tueur et le mobile de ce dernier. Car c’est là qu’un slasher peut sortir du lot et se distinguer de ses congénères. Dans Paranoïd, les meurtres sont plats et sans relief (hormis le premier qui, aussi bidon soit-il, se finit en une éventration violente plutôt impressionnante au premier abord). La tension reste absente. Alors qu’en est-il du croquemitaine, puisque c’est la seule chose qui peut encore nous intéresser ici ? Eh bien le tueur de conscience (c’est ainsi qu’il est nommé dans le film) n’apportera rien de bien nouveau dans le genre puisque déjà aucune explication ne sera donné quant à son appellation, et ni son look ni son statut ne trouve de réel intérêt dans le métrage. Une allure vue à cent reprises : des vêtements noirs, de longs cheveux noirs et un pauvre masque en plastique argenté. Un mobile, peut-être ? Ce serait trop beau. Le tueur ne sera qu’un petit psychopathe sans âme et sans effet sur le spectateur (quoiqu’il provoquera certainement à la plupart une profonde envie de dormir). Donc pour ceux qui auraient réussi à braver ce défilé de niaiseries jusqu’à son épilogue aussi grotesque qu’inutile et énervant, l’envie sera au moins de jeter le DVD par la fenêtre comme un freesbee qu’on n’aurait plus jamais envie de voir revenir. Mal tourné, mal joué et Ô combien mal inspiré, Paranoïd est surtout l’un des films les plus mauvais du monde, rien de plus. Cette nullité absolue n’a pas la prétention de révolutionner quoi que ce soit et ne provoque même l’hilarité chez le spectateur (même entre potes et avec un pack de bières). Il n’apporte aucune frousse et ne s’apprête pas à mettre en lumière le moindre talent d’après son niveau d’acteurs. En fait, à la vue de ce désastre, Hémorroïd aurait été un titre plus adapté.

Un casting digne de Melrose Place, mais avec du sang.

PARANOÏD (FRIGHTMARE), UN FILM DE ASH SMITH, USA, 2000

● les + : on cherche encore…
● les – :
le sous-produit par excellence, sans budget, sans idées, sans intérêt.
● meilleures scènes du film : c’est surestimé, mais si on devait en citer, il y aurait l’éventration du début de métrage et quelques jeux de lumière dans les couloirs fluorescents de la maison hantée.
● pires séquences du film :
tout le reste. Car placer Halloween face à Paranoïd reviendrait en fait à comparer un dîner au Hilton à une boîte de cassoulet William Saurin…

Verdict : *****
 
Vous en voulez d’autres dans le même registre du nul absolu ? Retrouvez les critiques de Gutterballs, Dark Ride, ou Jeux de rôles.
Un dernier p’tit frisson pour la route ? Non, je rigole…

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