Qu’un film soit bon ou mauvais, le tout est qu’il fasse parler de lui. Halloween II de Rob Zombie (2009) est de ceux-là, plus encore que le fut le remake en 2007 du même réalisateur. Le site internet The Cheese List est un site que se dit être un « moteur de recherche pour les pires films de tous les temps ». Et il chronique bien-sûr Halloween II. D’abord, le site annonce la couleur, grâce à un système de notation bien à lui : pour chaque critère, plus il y a de petits fromages, plus ça sent mauvais ! Sur l’interprétation, quatre fromages sur cinq. Pour le scénario: cinq fromages, la totale. Et le ton est donné, les critiques n’en seront que plus acerbes. Le plus gros problème du film, toujours selon les rédacteurs du site : le script de Rob Zombie. Plus lourd, plus « dans ta gueule », le film aligne de lourds fardeaux. « Les personnages sont si creux qu’à la lumière on peut voir au travers« . Une seule exception: Annie Brackett, interprétée par Danielle Harris. « Comme Laurie, elle survit au premier carnage, mais contrairement à Laurie, ses cicatrices sont purement physiques« . Elle fait alors figure de fille/épouse du shérif Brackett pour des séquences savoureuses. Mais Rob Zombie a sans doute perçu la force de ce personnage et de son interprète, force en deça de tout ce que Laurie et l’actrice Scout Taylor-Compton pouvaient espérer nous faire ressentir, aussi décida-t-il de l’envoyer en toile de fond, et ajouta à Laurie une nouvelle ribambelle de meilleures amies. [ZeShape ajoute que cette opinion n’est pas complètement ahurie, puisqu’il faut reconnaître que la séquence la plus forte en émotion est le sort d’Annie, ce qui était déjà le cas dans le premier remake].
Passons au cheval blanc. Pardon : « à ce stupide cheval blanc« . Un fourre-tout de non-sens alliant une psychologie de bas étage au maquillage à la Alice Cooper de Sheri Moon Zombie. Ce qui pouvait briller sur le papier est finalement bien ridicule à l’image. Rob Zombie a du remarquer qu’il n‘avait pas la moindre once d’histoire à traiter, aussi remplit-il le cahier des charges en laissant Myers tuer autant de gens que possible, sans logique et sans intérêt. Inculquer une tonne de gore et de sang, ça n’est pas forcément rendre un film extrême mais juste poisseux, comme l’arrière boutique d’une boucherie de supermarché. Et la séquence d’intro ? Seulement une introduction ? Non. Vingt minutes d’un rêve qui fait des promesses de l’image un inintérêt pour le scénario. Un film, quel qu’il soit, s’il ne s’appelle pas Inception, n’a pas le droit de couvrir autant de la durée de son film avec un rêve.
Hormis Danielle Harris, le reste du casting est pauvre. Brad Dourif s’en sort bien, pour le peu d’importance qu’on lui prête. [The Cheese List ne le cite pas, mais ZeShape approuve cette opinion en donnant la palme au Dr Loomis, sans doute le personnage le plus amer et le plus décevant du film, anéantissant la performance de MacDowell dans le premier film, et tout ce que représentait Donald Pleasence dans la saga originale]. Et Scout Taylor-Compton est sans doute la scream queen la plus détestable de tous les temps. Mais ce n’est pas forcément de sa faute : le script est un désastre. Le chroniqueur relève les petits sons que l’actrice fait quand elle court. Insupportable. Et quand on se souvient des rumeurs de l’avant remake, quand on pensait que Danielle Harris pouvait interpréter Laurie Strode. Les films auraient été bien différents (et bien-sûr meilleurs). La faute incombe à Rob Zombie. Ses débuts étaient extra, surtout avec House of 1000 corpses. Mais le réalisateur a perdu l’aura caustique qu’il avait mis dans son film en pensant être un superbe réalisateur qui pouvait faire des choses sérieuses, comme des remakes et des réinventions de mythes. Mais non. Aussi l’auteur conseille à Zombie de revenir à ses débuts, ou de ne rien faire du tout. Se calmer, couper ses cheveux, ou au moins ceux de ses acteurs, et laisser les choses se faire sans lui… et dès lors avec beaucoup plus de talent. « Ramène-nous le Capitaine Spaulding ! » La chronique se termine avec quelques choix de captures d’images auxquelles s’ajoutent des commentaires irrésistibles, comme celle de l’accident du van de la morgue au début du film avec en citation : « La vache est en fait la grande chanceuse du film : au moins elle n’aura pas à voir le reste du film !«
(sources : The Cheese List, wcuquad.com et google.com)