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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

LE SLASHER DU MOIS : MOTHER’S DAY (1980)

La société Troma a poussé le vice très loin durant sa longue existence. Des mutants rageurs (Toxic avengers), des préservatifs tueurs (Killer condom) et des dindons meurtriers (Poultrygeist), autant de pépites avec un Z, qui ont traversé les âges et fait le régal de plusieurs générations de fans de nanars absolus. Mais l’autre force de la firme, à défaut d’être précurseur dans le genre, est d’accompagner les modes au cinéma en optant pour des illustrations décalées qui ne laissent pas indifférents. Plus proche du survival que du slasher, Mother’s Day est un peu une version Z de La dernière maison sur la gauche et Massacre à la tronçonneuse. Avec un budget avoisinant les 150.000$ (la moitié d’Halloween !), le film est écrit et réalisé en 1980 par Charles Kaufman, surtout connu pour avoir signé de très nombreux épisodes de… Denis la malice ! Aussi saugrenu et improbable soit-il, le film (traduit Les chouchoux de maman au départ en France !) aura même droit à un excellent remake homonyme en 2010, réalisé par Darren Lynn Bousman (Saw 2, 3 et 4), retenu au Festival de Gérardmer.

Comme toute production Troma qui se respecte, le sang va couler à flot !

Trina, Abbey et Jackie forment le trio d’héroïnes du film. Anciennes copines de fac, elles se font appeler les « rates » et s’amusent ensemble à tourner en dérision les garçons avant de partir en weekend pour autant de moments de camping en forêt. Elles sont alors capturées par deux frangins décérébrés qui les retiennent dans leur maison et leur font subir les pires outrages au nom de leur mère démente. Rose Ross (de son vrai nom Beatrice Pons), interprète la dite maman, complètement ravagée du ciboulot et accro à ses deux marmots consanguins dont la bêtise et la perversité ne semblent avoir aucune limite. Malgré l’horreur des situations que les trois jeunes filles vont vivre, elles vont essayer de faire face à leurs assaillants pour venir à bout de leurs bourreaux et retrouver leur liberté.

La folie est le fil rouge de ce film qui aura même droit à un remake en 2010

Le principe du survival sera de confronter le spectateur à des scènes d’horreur extrêmes à travers le chemin de croix des héros du film, victimes de barges de la pire espèce. À ce niveau, Mother’s day remporte la mise haut la main. Mais quant à trouver l’intérêt de ces séquences (et du film en général), c‘est une autre histoire. Surtout que quitte à exposer des tueurs à l’âge mental très limité, Troma n‘y va pas de main morte, et concède aux bourreaux un statut de grands enfants presque amusants quand ils s’entraînent, toujours sur ordre de leur mère, à faire leurs armes sur des peluches, des pastèques et des portraits sur papier. Le film a été tourné dans les bois de la région de Newton, dans le New Jersey, lieu qui servit au tournage des deux premiers Vendredi 13. La demeure qui sert à l’action a été le théâtre du meurtre de son résident, personne n’habita la maison pendant les 15 années précédent le film. Une musique et des images décalées, et c’est tout le film qui prend presque le parti du second degré, ce qui aide certes à digérer les horreurs exposées, mais qui atténue la responsabilité assumée des malfrats. Le spectateur doit donc faire le choix de voir le film comme une grosse blague, ou de s’identifier aux victimes en espérant que le traitement promis aux bourreaux sera à la hauteur des crimes commis sur les innocentes.

Puisque nous n’avons pas vraiment affaire à un slasher, nous ne noterons comme mises à mort qu’une décapitation à la machette dès la scène d’ouverture, suivie de peu par la strangulation lente d’un sosie de Lady Gaga. Ensuite, ce sera les déboires interminables de notre trio féminin, jusqu’aux quinze dernières minutes du film qui font la part belle au rape revenge tant attendu : « On va les tuer, ces malades !« , et à quelques séquences de suspense réussies (la descente du sac de couchage, la tentative d’attraper la pierre). La force par la vengeance (et inversement), et les filles tueront à leur tour (aiguille dans le cou, coup de hache dans les parties intimes, étouffement sous une poitrine gonflable, empoisonnement à l’engrais, électrocution au téléviseur, mutilation au couteau électrique). En gros un final explosif tel un feu d’artifice gore et bien barré, qui s’achève dans la folie la plus totale (le plan final = des barres de rires !). Les fans de Troma crieront au culte. Les autres se demanderont quel OVNI vient de passer sous leurs yeux encore ébahis.

Hibou, caillou, chou(chou ?)

MOTHER’S DAY, UN FILM DE CHARLES KAUFMAN, USA, 1980

● les + : un film décalé qui n’est pas avare en scènes à la cruauté rare
● les – :
des personnages somme toute assez pathétiques et inintéressants
● comparé à Michael Myers :
à la limite on peut y voir Psychose en mode champignons hallucinogènes…
● meilleures scènes du film :
la passe d’armes finale, quand les survivantes revendiquent le girl power !
● pires séquences du film :
les dialogues en VF (ajoutez-y la voix de Stallone, c’est tout dire…)

Verdict : *****

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