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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

LE SLASHER DU MOIS : LE PHARE DE L’ANGOISSE (LIGHTHOUSE, 1999)

Tourné pour la vidéo en 1999, Lighthouse (Le Phare de l’Angoisse dans nos contrées) de Simon Hunter, se veut efficace et radical. S’il n’a pas la prétention de révolutionner le slasher, il tient juste à en illustrer les plus rudes ficelles, en lorgnant par moment vers le thriller gore. Dans le métrage, on trouvera un James Purefoy déjà flanqué d’un rôle musclé, quelques années avant que l’acteur s’illustre dans Resident Evil, Solomon Kane, Le Sang des Templiers, John Carter ou les séries Rome et Following ; et Rachel Shelley (Children, The Calling et la série L World) dans le rôle de la psychiatre obsédée par le barge de service, quant à lui interprété par Christopher Adamson (Razor Blade Smile, Pirates des Caraïbes 1, 2 et 3, Leatherface 2017). Leo Rook, notre tueur du jour, est un psychopathe pur et dur qui ne trouve satisfaction personnelle que dans le meurtre barbare. Échappé de sa cellule grâce à l’aide d’une jeune femme au cou très vite brisé, Rook quitte le navire-prison qui le retenait et rame jusqu’à une île sur laquelle il éradique les quelques occupants du phare. Lorsqu’un cargot-prison percute un rocher et prend l’eau, les passagers vont devoir se lier aux derniers prisonniers à bord pour survivre au naufrage et surtout à la véritable hécatombe qui les attend sur l’île malheureuse sur laquelle ils auront trouvé refuge : la démence meurtrière et insatiable de Leo Rook, le tueur fou qui a déjà très largement fait couler le sang.

Leo Rook, un taré bien loin du prestige britannique attendu…

Si la mise en scène est en tous points sommaire, de nombreuses séquences de pur suspense tirent le film vers le haut. Mais pour les découvrir il faudra aussi subir les atroces longueurs, les flash-back énervants, les dialogues inutiles et les rebondissements clichés. Trop de personnages barbants à votre goût ? Marre de supporter les affrontements de primates virils qui jouent les gros bras ? Leo Rook, non masqué mais affublé d’une tenue entièrement noire et comme signe distinctif une paire de chaussures blanches savamment briquées, se chargera d’épurer le casting avec une force et un sadisme surprenants. Nuques brisées, égorgements, décapitations, coups de couteaux ou de machette et jets de sang… Du bel ouvrage de la part de ce cinglé adepte du démembrement, et accessoirement collectionneur de têtes. L’énonciation de son seul nom suffit d’ailleurs à glacer l’échine des quelques prisonniers qui en connaissent la sauvagerie. La cruauté perverse et brutale de Leo Rook surpassera d’ailleurs le besoin de connaître les éventuelles motivations du tueur. Comme on l’aura vu dans Shocker, ou même Le Silence des Agneaux, les vrais barges n’ont pas besoin de mobiles. Ils sont juste fous à lier. Même s’il agit à visage découvert, Rook rappelle les grands croquemitaines du cinéma de genre par son attitude muette et hautement méthodique pour arriver à ses fins.

James Purefoy dans un de ses premiers rôles de sauveur de ses dames…

Le phare est donc le théâtre d’un excellent jeu du chat et de la souris. Un lieu hors du commun mis en valeur par un cadre nocturne et pluvieux éprouvant. L’une des meilleures séquences est celle du capitaine allant aux toilettes et faisant son possible pour ne pas être découvert par le tueur aux chaussures blanches. La sobriété de la mise en scène contribue dès lors à renforcer le suspense. Idem pour la scène du malheureux caché dans la barque où le tueur dépose ses macabres trophées. Bémol de taille : ces excellentes scènes sont toutes bafouées par un final hors champ ou carrément en fondu au noir. Ce qui aurait été brillant dans un giallo d’Argento est ici assez frustrant. Toutefois, sur un pur registre graphique, le film contient un sacré lot de meurtres gores bien gras, qui contenteront les adeptes de sensations fortes et atténueront la bêtise de certaines actions des personnages. Dur de ne pas relever un final tiré par les cheveux (au sens propre !) quand le tueur poursuit le couple de survivants jusqu’à la pointe du phare. Grillé dans la lampe du bâtiment, Rook, en grande machine indestructible digne d’un Myers ou d’un Jason, apparaîtra pour un ultime frisson avant de tirer sa révérence, flanqué d’une fusée de détresse en pleine tête et d’une chute fatale. L’épilogue, kitch et désuet, clôture un film en apparence mineur mais rythmé de séquences diablement efficaces. Et si Le Phare de l’Angoisse ne restera pas forcément dans les mémoires (ni son tueur, d’ailleurs) il aura le mérite de ne pas décevoir durant son visionnage malgré les clichés, et apporter matière à passer malgré tout un moment plutôt agréable. Rare cas de slasher anglais, le film a tenu à se démarquer avant tout en n’y allant pas avec le dos de la cuillère, ce qui lui a d’ailleurs permis d’être sélectionné lors du Festival de Gérardmer en 2000.

Un tueur sanguinaire en totale folie furieuse…
LE PHARE DE L’ANGOISSE (LIGHTHOUSE), UN FILM DE SIMON HUNTER , ANGLETERRE, 1999

● les + : un tueur qui fait froid dans le dos, dans un cadre original et plutôt bien mis en valeur
● les – :
des longueurs et des dialogues insipides qui marquent les creux du scénario
● meilleure scène du film : la traque dans les toilettes du phare, une scène sous haute tension !
● pire séquence du film :
le final un peu facile et surtout son dernier plan naïf et cliché au possible…

Verdict : *****
 
dans le même registre : Massacre à la tronçonneuse 2022
Le phare de l’angoisse porte parfaitement son nom…

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sans oublier les tueurs fous du cinéma de genre dans Génération croquemitaines : les ancêtres et descendants de Michael Myers !

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