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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

LE SLASHER DU MOIS : GIRLS NITE OUT (1982)

Si Winnie l’ourson vous horripile ou que Nounours de Bonne nuit les petits vous colle la gerbe, fuyez Girls Nite Out ! De toute manière, il faudra avoir le cœur bien accroché à l’idée d’entamer un slasher movie dans lequel le tueur est déguisé… en ours en peluche. Oui, Girls Nite Out (d’abord projeté sous le titre The Scaremaker) est une petite rareté (et il vaudrait mieux qu’elle le reste) réalisée en 1982 par Robert Deubel (ou par ses pieds, à la vue du désastre, qui mettra même deux ans à sortir dans son propre pays), et présentant l’éternelle histoire de la bande de décérébrés (ici la subtile alliance de basketteurs et de pom pom girls) confrontée à un tueur mystérieux. Nous sommes encore aux prémices de l’ère du slasher au cinéma, pourtant Girls Nite Out souffre déjà des clichés du genre, et joue même une parodie récitée de Psychose via une imitation assez déplorable de madame Bates par un des protagonistes. Si la génération dépeinte dans les slashers américains est aussi pathétique que dans la réalité, il ne reste plus aucun doute sur la décadence inéluctable de l’humanité. Rayons donc d’un trait le demi-neurone que se partagent les jeunes du film et portons attention sur la façon dont ce slasher se démarque de ses déjà nombreux congénères.

Mais qu’est-ce que Hal Holbrook (Fog) est venu faire dans cette galère ?

Un mythe tente de se mettre en place au sujet de Dickie Cavanaugh, un homme accusé d’avoir assassiné sa petite amie et qui s’est donné la mort dans un asile. Tandis que la sœur de Cavanaugh tente d’étouffer le drame en gageant deux hommes d’enterrer le corps, quelqu’un surgit et tue les deux fossoyeurs à coups de pelle. Encore non au courant de ce massacre, les jeunes font de Dickie Cavanaugh le sujet de toutes les conversations lors d’une soirée de fête sur le campus. Alors que les rapports entre les uns et les autres viennent à s’envenimer, un des protagonistes est frappé à mort au poignard, et la combinaison de la mascotte de l’équipe dérobée par le meurtrier. L’hécatombe ne fera que commencer. Un à un, les jeunes trépassent sous les assauts du nounours revanchard. Sifflant des insanités lors de ses meurtres, le tueur se veut comme une habile combinaison entre les mystérieux assassins gantés des giallo (qui soufflent des tirades menaçantes au téléphone) et les emblématiques monstres contemporains sévissant dans les couloirs sombres d’un lycée. Encore une fois, l’idée aurait pu fonctionner, sans ce costume ridicule. Ceux qui s’attendaient à un savoureux pastiche parodique du genre seront déçus : tout est traité avec un regrettable sérieux. Un plan précurseur malgré tout : l’attirail que se crée le tueur, semblable à la main griffue qu’arborera le futur Freddy Krueger dans Les griffes de la nuit, et qui servira à un meurtre simple mais bien salace.

Il paraît qu’il est arrivé la même chose au scénariste…

Attention : spoiler ! Les mises à mort se suivent et se ressemblent, au point même de survenir hors champ. Sans réelle construction linéaire, les personnages tombent comme des mouches, quand enfin le voile se lève sur l’identité de l’assassin : Barney, la gentille serveuse de la cantine, s’avère être Katie Cavanaugh, la sœur jumelle de Dick. Rongée par la folie et atteinte de multiples personnalités, Katie usait de différentes voix et autant d’attitudes, jusqu’à se persuader d’être son propre frère décédé. Un final original et surprenant, qui n’a malheureusement que trop peu d’impact à cause des 90 minutes de bêtise qui précèdent. Girls Nite Out n’a donc rien de bien mémorable, sinon un tueur au look si aberrant qu’on aura presque envie de se forcer à l’oublier. Au milieu du néant qui compose le casting, on retrouve Hal Holbrook (plus connu pour son rôle de prêtre dans The Fog de Carpenter ou celui dans Creepshow) et son fils David (Creepshow 2), ou encore Rutanya Alda (Amityville II : le possédé et Terreur sur la ligne).

GIRLS NITE OUT (THE SCAREMAKER)
UN FILM DE ROBERT DEUBEL, USA, 1982


● les + : un tueur déguisé en nounours, ça prête à sourire…
● les – :
… mais le reste du film prête surtout à pleurer
● comparé à Michael Myers :
par respect, on va éviter de les comparer
● la meilleure scène du film :
le plan final, qui aurait gagné en impact si le reste du film n’était pas si lourd et idiot
● les – :
les ennuyeuses scènes de disputes et de ruptures entre les personnages, et les plans trop sérieux d’un tueur définitivement ridicule

Verdict : *****

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