ZESHAPEHALLOWEEN

L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

SAGA HALLOWEEN : L’HÉRITAGE DE MICHAEL MYERS (1/3)

Depuis plus de 40 années maintenant, Michael Myers est le maître saigneur de la nuit d’Halloween, mais aussi du cinéma d’horreur en général, avec un palmarès de plus d’une centaine de victimes à travers les 12 films (actuels) de la saga initiée en 1978 par John Carpenter. Mais pour les interprètes qui sont partagés le masque du tueur sur les films de la franchise, la mission n’était pas toujours aussi évidente qu’elle n’y paraît. Retour sur le portrait du plus inexpressif mais charismatique des slashers de l’histoire du cinéma.

Le personnage de Michael Myers est entré dans la pop culture avec les années, au même titre que certains de ces inconditionnels acolytes des années 80 (Freddy et Jason pour ne citer que les plus représentatifs), reconnaissable entre mille même par un public n’ayant vu aucun de ses films. Une figure familière si on peut dire, capable de distiller la peur par sa simple présence. Un masque blafard, un costume sombre de mécanicien et une démarche lente et silencieuse, et le croquemitaine n’a plus qu’à s’affubler de son éternel couteau de boucher pour donner des cauchemars aux afficionados avides d’horreur. Avec les années et les films, les interprètes de Michael Myers, eux, ont dû créer un personnage puis répondre à un cahier des charges beaucoup plus précis qu’il n’y paraît. D’abord sorti de l’imaginaire de John Carpenter, et dressé sous les traits de Nick Castle, cascadeur et ami du réalisateur, le boogeyman a ensuite été réincarné par des personnalités (le plus souvent des cascadeurs) très différentes, et pas toujours au parfum de ce qui avait été fait avant eux. Entrant instantanément dans la légende, abonnés jusqu’à la fin de leur existence au jeu des conventions et rencontres avec les fans, photos, autographes et merchandising, les interprètes du rôle reviennent sur leur expérience, comme l’attestent ainsi neuf d’entre eux, dans les propos recueillis par le reporter John McDermott pour le magazine Esquire.

Nick Castle
Nick Castle et le masque qui allait l’inscrire dans la légende…

Nick Castle, premier interprète du rôle dans Halloween (1978), revient sur son parcours avant, pendant et surtout après l’impact du film dans sa vie et sa carrière, dont il dépeint aussi l’amour des fans et leur engouement pour la saga :

« J’avais 30 ans lorsque j’ai eu le rôle. John Carpenter était un copain de classe à l’USC Film School, et j’étais le premier de notre grade à réussir en tant que réalisateur de film. John faisait quelques repérages de lieux d’action près de ma maison sur Laurel Canyon, lorsqu’il m’a invité à rejoindre sa troupe. C’est avec toute la plus grande simplicité du monde que j’ai été amené à revêtir le masque du tueur dans Halloween. John a justifié cette entrée dans la légende par le fait qu’il aimait la façon que j’avais de marcher, parlant même d’une certaine grâce. Contrairement à ce qui a longtemps été dit, nous n’avions pas modelé Michael Myers d’après Frankenstein ou quelconque autre figure classique de l’horreur. Je n’avais aucune pensée particulière lorsque j’ai endossé ce rôle. Je n’étais pas loin du degré zéro en matière de pensée. Je demandais à John comment je devais marcher. Il me répondait : « Marche, tout simplement ».
Je n’avais aucune idée du succès que le film allait avoir. Je trouvais intelligent d’appeler Halloween un film se déroulant la nuit d’Halloween, c’était tout. Et que John était un réalisateur de talent, mais c’était un film indépendant, au budget minuscule et au tournage expéditif. John a composé la musique du film en trois jours, et aujourd’hui encore elle est iconique. Ce film a été un éclair en boîte.
Beaucoup de fans m’ont indiqué que « 
Halloween a été la première fois qu’ils ont eu peur devant un film » ; en temps normal ça ferait fuir beaucoup de gens, mais c’est chose exaltante à aimer les films d’horreur : on est une sorte de rebelle, d’outsider. Il y a une vraie camaraderie à faire ça, c’est comme faire partie d’un drôle de club. Les fans sont très variés, il y a le tout à chacun, et la working class : des pompiers, des policiers… une communauté qui choisit de dépenser de son temps et de son argent à avoir peur. Ils me font signer des photos, des couteaux, des masques, des figurines, ils discutent des scènes de meurtres avec vous avec un sens du détail parfois déconcertant. Certains m’ont déjà demandé de leur signer une partie du corps au marqueur pour ensuite se le faire tatouer. Je les mets toujours en garde avec ça mais il y a des gens qui sont tellement fans d’Halloween qu’ils veulent réellement cette marque indélébile de ma part sur leur personne.
J’ai eu une belle carrière en tant que scénariste et réalisateur. J’ai fait plus d’une douzaine de films, et il est rare d’avoir ce type de contact avec le public. Habituellement, vous faites un film, et vous faites parfois une première qui vous donne l’opportunité unique d’interagir avec votre public, les entendre vous dire comme le film a changé leur vie, quelle joie il leur a apporté, tout cela est très spécial ».

John Carpenter et « sa gueule d’ange » Tony Moran sur le tournage de Halloween.

Jouer le rôle de Michael Myers dans le premier film a été un effort groupé. Pas moins de six personnes ont incarné le rôle en 1978 (dont Debra Hill pour la séquence du meurtre de Judith, et Carpenter lui-même). Pour Tony Moran, premier interprète de Myers adulte à visage découvert dans Halloween (1978), ce rôle furtif trouve une place chère à son cœur et à celui des fans de la franchise. En outre, il est le seul acteur à avoir ouvertement exposé le visage du monstre à l’écran.

« J’avais 21 ans lorsque John Carpenter m’a proposé ce rôle. Et c’était mon premier job en tant que figurant. Je vivais à North Hollywood, dormant à même un matelas dans mon petit chez moi, attendant de pouvoir devenir acteur. Mon agent m’a appelé pour me parler de cette séquence, que j’ai d’abord déclinée. À l’époque, les films d’horreur étaient, avec les films pornographiques, le moyen de voir de la nudité à l’écran, et les producteurs avaient vite fait de vous cataloguer si vous en étiez. C’était un film indépendant, personne n’avait idée de qui était Jamie Lee Curtis, et le titre était Halloween, chose que je trouvais la plus ringarde jamais entendue. La raison pour laquelle j’ai finalement accepté de rencontrer le réalisateur était la présence au casting de Donald Pleasence, dont j’étais un grand fan. L’entretien avec John Carpenter n’a pas duré plus de 15 minutes. Et à aucun moment il ne m’a parlé du film. Il m’a interrogé sur mes hobbies, sur ma petite sœur, sur le surf, sur ma conception du métier d’acteur. Plus tard, il m’a indiqué me confier le rôle parce qu’il trouvait que j’avais « un visage angélique ». Jouer Michael Myers n’est pas très compliqué. J’étais prêt à tuer n’importe qui chaque fois que je portais le masque tant il était étouffant et inconfortable. J’y respirais avec difficulté. J’essayais d’être au meilleur de ma forme avant de le revêtir, pour ne pas être irritable ou agressif suite à cela. Le film a été tourné très vite, mes séquences avec, puis je n’y ai plus pensé. Ça n’a été le job que d’une journée. Puis six mois plus tard on le diffusait partout. Je roulais avec ma Volkswagen sur Sunset Boulevard et il y avait Michael Myers sur d’immenses panneaux d’affichage. C’était surréaliste.
Cette année j’ai été engagé pour officier des mariages, habillé en Michael Myers. J’en ai fait 12 en quatre jours, et ça a été la chose la plus compliquée que je n’ai jamais faite. Chaque convive voulait sa photo. Mais pour 26.000$, j’ai été très heureux de le faire…
Vous ne voyez mon visage que trois secondes dans Halloween, et je suis pourtant le seul visage de Michael Myers. Et ça n’est pas parce que j’étais particulièrement brillant. J’ai eu le rôle parce qu’ils avaient un très petit budget, que ça n’était pas cher et que Carpenter aimait ma tronche. Je ne suis pas quelqu’un de religieux, mais j’ai été béni des dieux avec ce rôle 
».

CLIQUEZ ICI POUR RETROUVER LA PARTIE 2 DE CET ARTICLE,
AVEC LES RÉVÉLATIONS DE WILL SANDIN (HALLOWEEN),
DICK WARLOCK (HALLOWEEN II), DON SHANKS (HALLOWEEN 5)
ET CHRIS DURAND (HALLOWEEN 20 ANS APRÈS)

Au Suivant Poste

Précedent Poste

Poster un Commentaire

1 × 3 =

© 2024 ZESHAPEHALLOWEEN

Thème par Anders Norén