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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

HALLOWEEN 6 : LE SENTIMENT DE PAUL RUDD SUR LE FILM

Parmi les films se situant dans le creux de la vague de la saga, il y a sans conteste l’opus 6 : The curse of Michael Myers (aka Halloween 6 : la malédiction), sorti en 1995. Bien que le film ait, avec les années (et l’inespérée sortie en 2012 de sa version Director’s cut), trouvé son public d’inconditionnels, un grand intérêt réside dans ce qu’en pensent les acteurs principaux. Ceux-ci restants les premiers à constater (parfois avec amertume) la différence colossale entre le scénario original et la bobine finale. Dans le cas d’Halloween 6, et des nombreux travers qu’a rencontré sa production (décès de Donald Pleasence, tournage de scènes additionnelles, montage psychédélique, pression des studios, coupes budgétaires, remaniement du scénario à 11 reprises, etc…), les échos ont souvent été aussi négatifs que les retours de la critique et du public à sa sortie. Le réalisateur Joe Chappelle a presque disparu des radars pour ne pas revenir sur cette expérience, le scénariste Daniel Farrands a toujours clamé le houleux chemin de croix d’avoir vu son scénario original déchiqueté à la scie sauteuse en cours de tournage par des producteurs cupides et désordonnés, et une grande partie des acteurs se souvient plus des tensions sur les plateaux que des véritables bons moments du tournage. À l’époque déjà, le producteur exécutif Moustapha Akkad avait sauté sur l’occasion de tourner la page Halloween 6 avec la possibilité de renouer avec Jamie Lee Curtis sur le projet H20, effaçant ainsi les derniers métrages (et erreurs ?) de la franchise. Très souvent, à la vue de la position indélicate du film dans la saga et dans le cinéma d’horreur en général, il a été clamé que l’équipe complète ressentait une inéluctable honte d’avoir tourné dans ce film, surtout de la part de ceux qui la ressentait au point de ne pas s’exprimer sur le sujet.

pleasence rudd hagan Halloween 6
Donald Pleasence, Paul Rudd et Marianne Hagan sur le tournage d’Halloween 6 en 1994.

C’est ce qui a longtemps été dit de Paul Rudd (Tommy Doyle), principal protagoniste du film aux côtés de Donald Pleasence (Dr Loomis) et Marianne Hagan (Kara Strode). L’acteur, qui démarrait alors sa carrière à Hollywood, a enchainé à Halloween 6 les tournages de Clueless et Romeo + Juliette, puis de traverser discrètement les années 90 et 2000 via des métrages tantôt romantiques ou dramatiques (L’Objet de mon affection, L’œuvre de Dieu la part du diable) avant de plonger dans la comédie pure et dure avec le virage entamé avec la série Friends et la débandade post-40 ans toujours puceau (I love you, Man, Les grands frères, The Dinner, L’An 1…). Le vrai succès surgit lorsqu’il rejoint le MCU de l’univers Marvel avec son rôle dans Ant-Man, le conduisant à rejoindre les Avengers et des productions ambitieuses telles que S.O.S. Fantômes : l’héritage. Ce sacre n’a pas manqué de provoquer chez les fans de l’acteur et/ou de la saga Halloween la pensée mécanique que Paul Rudd ne pouvait que dénigrer ses débuts dans un film aussi faible qu’Halloween 6, même si bon nombre d’acteurs a démarré sa carrière dans de petites productions. Cet amalgame s’est renforcé avec les années par le fait que jamais l’acteur ne s’était particulièrement exprimé sur ses débuts au cinéma.

Tommy et Kara tentent d’échapper aux griffes de la malédiction de Michael Myers

Une première surprise apparaît alors en 2015 lorsque le magazine HorrorHound annonce une convention exceptionnelle à Los Angeles pour célébrer les 20 ans d’Halloween 6, à laquelle participent plusieurs membres de l’équipe du film, dont Paul Rudd lui-même. L’exercice de se confronter aux fans montrait un premier intérêt assumé de la part de l’acteur pour le film. Malheureusement, Paul Rudd dut abandonner sa participation à l’événement par décision de son agent qui le souhaitait intégralement voué à la préparation du tournage de Ant-Man et la guêpe. La même situation eut lieu l’année suivante avec la convention annoncée par Monster Mania, avec le même casting, avant le désistement de Paul Rudd pour des raisons contractuelles.

Une convention qui s’annonçait événementielle…

Le silence s’est finalement rompu lorsque des archives ont été remises en ligne sur la toile. Une vidéo de l’acteur tout d’abord, lors de son audition pour le rôle de Tommy Doyle, qui marque les tous débuts de ce dernier (25 ans au compteur) à l’exercice pour rejoindre le casting. Des séquences clé des dialogues de son personnage sont à retrouver non sans une certaine délectation dans l’extrait ci-dessous. Cette archive s’accompagne de l’édition d’une interview que le site Ain’t it cool news a faite avec l’acteur en 2007, via un échange téléphonique mettant en lumière la carrière cinématographique de Paul Rudd. Celui-ci revient donc forcément sur son commencement, interrogé sur son rapport au genre horrifique, qu’il n’a jamais réitéré après Halloween 6 : « La chose la plus amusante concernant le fait de jouer dans un film d’horreur, c’est que c’était vraiment sympa. Il s’agissait de mon tout premier film, et je suis très honoré d’y avoir participé. Il y avait quelque chose de vraiment exaltant à l’idée de jouer dans un Halloween, de voir Michael Myers et ce masque que j’avais vu dans les films et rencontrer George Wilbur qui interprète son rôle. Et s’asseoir là à une table et boire un café avec Michael Myers. C’était vraiment extra. Quand le film est sorti, j’étais dans mes jeunes années, la vingtaine. C’était un moment de ma vie où j’étais très… précieux (rires). Non pas que je me prenais trop au sérieux, mais je convoitais vraiment de me trouver à faire des choses cool, et les choses que je préférais autant que la musique et les films, c’était tout ce qui relevait du cinéma indépendant ou étranger. Mes groupes favoris étaient des sortes de bandes de rock alternatif, des trucs dans le genre. J’avais envie d’être aimé (rires) et j’ai peut-être fait de l’excès de zèle, comme c’est facile d’en faire à cet âge. Car quand j’ai vu pour la première fois Halloween 6, je me suis mis à penser : ‘Mon Dieu, ce film n’est pas bon !’, et ça m’a chamboulé. En fait, lorsqu’on a commencé à le tourner, je n’arrêtais pas de me dire : ‘Wow, c’est vraiment le film qui va faire la différence !’ (rires), car j’ai adoré tourner dans ce film, c’était vraiment, vraiment fun. Mais ensuite, j’ai appréhendé que les gens viennent à penser que j’étais juste une grosse blague. Allait-on me considérer comme un acteur après la sortie du film ? Et j’ai du coup changé de ton depuis. Mais je reste fier de faire partie d’une saga qui a une telle longévité. Et je ne pourrais être plus heureux que de dire que mon premier film est un Halloween ». Des propos et souvenirs positifs, au final, qui sont tout à l’honneur de l’acteur. En 2019, Paul Rudd sera même contacté par le producteur Jason Blum pour reprendre son rôle de Tommy Doyle dans Halloween Kills. Proposition cependant tombée à trépas de par une incompatibilité d’emploi du temps, l’acteur étant déjà lié au projet S.O.S. Fantômes : l’héritage.

Le tout jeune Paul Rudd durant son audition pour le rôle de Tommy Doyle dans Halloween 6 : the curse of Michael Myers.

(sources : Screenrant, legacy.aintitcool.com, YouTube.com, IMDb)

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