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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

INTERVIEW EXCLUSIVE DE MARIANNE HAGAN (HALLOWEEN 6)

ZeShape : Bonjour Marianne ! Merci infiniment d’avoir accepté de répondre à mes questions. C’est un très grand honneur de pouvoir échanger quelques mots avec vous.

Marianne Hagan : Tout le plaisir est pour moi. Je vous aiderai de la meilleure façon que je le pourrai.

ZS : Vos réponses à mes questions seront très utiles pour faire la lumière sur certains points au sujet du film, et surtout de la façon dont vous avez vécu cette expérience. Pour commencer, je vais bien entendu vous demander comment vous avez été amenée à participer à Halloween 6 ?

MH : En 1994, j’étais une jeune new-yorkaise qui vivait et travaillait à Los Angeles. J’avais des agents et managers formidables, et j’auditionnais pas mal. Aussi, quand l’audition pour Halloween 6 s’est présentée, je n’y pensais pas plus que ça. Pour moi, c’était juste une audition de plus. Puis le ‘buzz’ a commencé. C’était un gros coup. Miramax avait récemment créé une société satellite : Dimension Films, consacrée aux films d’horreur et de science-fiction, et gérée par Bob Weinstein. En tant qu’entreprise, la première chose qu’a fait Dimension a été d’acquérir les droits de la firme Halloween. Et comme il s’était passé plus de 5 ans depuis Halloween 5, les fans attendaient avec une grande impatience ! Alors soudainement, tous les acteurs et actrices de 20 ans et plus, à Los Angeles, voulaient auditionner pour le rôle de Tommy et Kara.

Dossier Halloween 6, 20 ans après - Interview exclusive de Marianne Hagan par ZeShape
Qu’est-ce qui vous avait particulièrement attiré dans le script de Daniel Farrands ?

J’étais très séduite par le scénario de Dan, parce qu’il était extrêmement bien écrit et intelligent. Il ramenait la franchise Halloween au niveau du chef d’œuvre original de John Carpenter en utilisant l’horreur dans son sens classique, avec les dispositifs hitchcockiens du suspense et de la violence implicite. Pas d’effusions de sang, de viscères et de gore. Et Dan avait écrit le rôle de Kara Strode à la façon de Laurie Strode : débrouillarde, bouquineuse, mais pourtant réactive. Il la décrivait comme une héroïne shakespearienne, d’abord sous-estimée, qui finirait par jaillir et traquer le méchant avant le triomphe final. Que reste-t-il de tout ça dans le métrage final ? Je ne saurais dire… C’est difficile d’être objective. Mais, ai-je réellement besoin de le dire : j’étais littéralement aux anges et très excitée quand j’ai appris que j’avais remporté le rôle !

Confidences de Donald Pleasence, Paul Rudd, Marianne Hagan et Joe Chappelle

Aviez-vous vu Halloween 5 à ce moment-là ? Qu’en aviez-vous pensé ?

Pas à ce moment-là, non. Mais je l’ai vu par la suite, durant la courte période que j’ai eu avant le démarrage du tournage. D’ailleurs, je l’ai trouvé très bon ! En fait, j’ai regardé du tac au tac l’Halloween original, ainsi que les opus 2, 4 et 5. On m’avait dit de zapper le 3 puisqu’il n’avait presque rien à voir avec la série. Alors je l’ai fait !

Quelle est votre opinion au sujet de la version finale d’Halloween 6, qui est sortie dans les salles, comparée à la version Producer’s cut, plus proche du scénario original de Daniel Farrands ?

Je pense que la version cinéma était très bien. Si différente, cela dit, et il m’a fallu beaucoup de temps pour que mon esprit s’y familiarise. Cette version cinéma était très différente de la version dite Producer’s cut, qui elle-même était très différente de ce que Daniel a proposé dans son script original. Au final, ils auraient vraiment du s’en tenir à ce que Daniel avait écrit.

Un personnage dans la pure veine de la courageuse famille Strode.

Comment était l’ambiance générale sur le tournage d’Halloween 6 ?

Franchement, je me suis régalé à travailler aux côtés de Paul Rudd, Mariah O’Brien et Devin Gardner (qui joue mon fils) et du reste de l’équipe du film. Nous avons tous éprouvé un grand bonheur ensemble. Paul Rudd et moi n’arrêtions pas de rire tous les deux.

Vraiment ? Y a-t-il une anecdote en particulier qui vous reviendrait, propice à cette excellente ambiance sur le tournage ?

Au sujet du plaisir que nous avions à tourner Paul et moi ? Eh bien je me souviens surtout de cette scène que nous devions tourner, et durant laquelle nous n’arrivions pas à garder des visages impassibles. Il devait me fixer et dire : « Et Kara, quoi qu’il arrive, ne retournez pas dans votre maison ». Mais pour une raison qui m’échappe, nous ne pouvions pas nous empêcher de partir en fou rire lors de cette réplique. Lui ou moi, il y en avait toujours qui se mettait à rire. À savoir que le tournage lorgnait de près sur le budget, et le nombre de prises était limité. C’est pourtant la scène sur laquelle on aura fait le plus de prises ! Nous étions tellement épuisés ce soir-là, on ne pouvait pas s’en empêcher, le rire se mêlant à l’absurdité de cette situation.

Kara en mauvaise posture dans Halloween 6 producer’s cut.

Que pensez-vous des ‘relectures’ d’Halloween par Rob Zombie ? Ou de l’épisode alternatif Halloween III : le sang du sorcier, que vous avez peut-être découvert depuis ?

Je n’ai pas encore vu les remakes de Rob Zombie, à ce jour. Mais il me plairait de les découvrir. Et je n’ai toujours pas vu Halloween III, pour les raisons évoquées plus haut, et l’occasion de n’est pas représentée depuis.

Et si vous croisiez Michael Myers, là, maintenant. Quelle serait votre réaction ?

Je lui dirais : « Eh ben alors, Michael ? Où t’étais passé ?? » !

Parmi les films pour lesquels vous avez participé, plusieurs sont du registre de l’horreur et du fantastique. Vous avez joué avec Brad Dourif dans Last kind words, aux côtés de Danielle Harris dans Stake Land, sans oublier BreadCrumbs, avec Kristina Klebe, et écrit par Anthony Masi, ancien webmaster de halloweenmovies. Vous avez donc côtoyé plusieurs membres de la grande famille Halloween !

C’est vrai. Et travailler avec Brad Dourif a été l’une des meilleures expériences de ma vie d’actrice. C’est un acteur méthodique, très impliqué. Il est de ceux qui restent habités par leur personnage, même en dehors des prises. Parfois, ça peut être gênant. Mais dans son cas, c’était absolument fascinant. C’est un acteur très brillant. Pour ce qui est de Stake Land, c’était une drôle d’histoire. Je m’étais cassé le poignet lors d’une vilaine chute de vélo en descendant un des canyons de Los Angeles. On m’a donc posé un énorme plâtre au bras gauche. Mon agent m’appelle ensuite pour un petit rôle dans Stake Land. J’ai alors du décliner, en présentant toutes mes excuses pour l’handicapant artifice qu’on m’a collé au bras et qui m’empêchait d’accepter. J’ai eu quelques jours plus tard un autre appel durant lequel il m’a été dit que le réalisateur Jim Mickle adorait l’idée du plâtre au bras du docteur Foley, rôle qui m’a donc été proposé à nouveau. Voilà pourquoi le docteur que je suis, dans le film, a la main fracturée ! Et enfin, j’adore Anthony Masi, ainsi que Mike Nichols, le réalisateur de BreadCrumbs. C’était un film que nous avons tourné en 18 jours à South Hampton, dans l’état de New York. Comme pour Halloween 6, c’était un tournage épuisant, mais au final une expérience très amusante et gratifiante.

Marianne Hagan dans BreadCrumbs (2011, inédit en France), une relecture trash du conte d’Hansel et Gretel.

Que pensez-vous du genre horrifique en général ? Quel est le dernier film d’horreur que vous avez vu et que vous avez particulièrement apprécié ?

La dernière production horrifique que j’ai vu n’était pas un film, en soi, mais une série télévisée : American Horror Story. L’intérêt que je porte à cette série relève de la vénération ! Et mon rêve deviendrait réalité si je pouvais à l’avenir participer à ce show ! J’adore le genre horrifique. Il a traversé les âges et perdurera toujours. D’ailleurs, je tiens à souligner la distinction entre les notions de peur et de terreur. La peur, ça va, ça vient. La peur, tôt ou tard, disparaît. La terreur, elle, ne meurt jamais.

« Terror never rests in peace » est d’ailleurs le slogan d’Halloween 6 ! L’occasion pour moi de vous demander quels souvenirs vous gardez d’avoir partagé l’affiche avec le légendaire Donald Pleasence ?

J’ai toujours été très expressive au sujet de l’honneur que cela a été de jouer aux côtés de Donald Pleasence. Je le craignais un peu, au début. Il avait été la muse d’Harold Pinter dans la pièce Le Gardien, dans les années 60. Il avait de l’esprit, et était d’une grande gentillesse. Je n’avais pas idée qu’il puisse être en aussi mauvaise santé lorsque je l’ai connu. Une anecdote à son sujet ?

Volontiers !

Un jour, je feuilletais les pages du magazine Vanity Fair, entre deux prises sur le tournage d’Halloween 6. Donald Pleasence s’approcha alors de moi, soupira très distinctement en me lançant : « Ah, Vanity Fair, le meilleur de Thackeray ! » [William Makepeace Thackeray est le célèbre auteur de Vanity Fair : la foire aux vanités, roman du XIXe siècle, NDR]. Il ne manquait vraiment pas d’esprit. Ni d’humour !

Si à l’avenir, des producteurs vous proposaient de participer à un nouvel opus de la saga Halloween, est-ce que vous accepteriez ?

Absolument !

Et pour finir sur une note toute personnelle, quels sont vos projets pour Halloween, cette année ?

J’ai récemment déménagé à Sleepy Hollow, à 30 miles au dessus de New York. Eh oui, ce Sleepy Hollow ! Halloween est une grosse affaire, ici ! Il sera à coup sûr mémorable cette année et je vais m’éclater le jour de Samhain !

Un dernier petit mot pour les fans français ?

Pour les fans français ? [en français, NDR :] Je vous aime de tout mon cœur !

(propos recueillis, traduits et édités par ZeShape, septembre/octobre 2015 – remerciements chaleureux à Mike Perez)

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