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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

HALLOWEEN 6, 20 ANS APRÈS : PRODUCER’S CUT ET PRODUITS DÉRIVÉS, LA MALÉDICTION SORT DE L’OMBRE

La persévérance des fans et leur infinie patience aura su trouver une issue bienheureuse. Les producteurs, d’abord très effacés et surtout dédaigneux quant au sort d’Halloween 6 dans le coeur du public, ont finalement décidé d’éditer le film et sa version inédite, le Producer’s cut, dans un coffret blu-ray accompagné de très nombreux bonus. L’alliance entre les firmes Anchor Bay et Shout Factory donneront donc naissance à une intégrale Halloween contenant notamment la version inédite d’Halloween, restaurée à partir du négatif original. L’événement, colossal, sera accompagné par les discours des dits-producteurs à l’occasion du tournage de ces fameux bonus. Sur le disque contenant donc Halloween 6 : producer’s cut, on retrouve notamment une interview croisée entre Malek Akkad et Paul Freeman appelée A cursed curse. Le premier étant le producteur exécutif de la saga depuis la disparition de son père Moustapha en 2005 (et producteur associé à l’époque d’Halloween 6), et le second le producteur d’Halloween 4, 6, 7 et 8, et le plus souvent nommé quant aux décisions de transformer maintes parties d’Halloween 6 durant ses étapes de post-production (il est notamment celui qui a effacé de nombreuses scènes pour alléger le budget que coûterait le film). Si les révélations se font sans réel risque, l’ironie amère reste d’entendre Paul Freeman révéler qu’il préfère la version Producer’s cut à la version cinéma. Malek Akkad, indiquant la même opinion, se veut honnête en revenant sur les conflits studios qui ont suivi la projection-test du film au début de l’année 1995. Malgré les intentions originelles de Daniel Farrands et des Akkad père et fils de garder le ton hitchcockien du film original pour Halloween 6, Dimension a préféré donner au métrage un rythme nerveux et une dimension hollywoodienne à grands renforts de gore, de musique hard-rock, et de transformations techniques du script en replacement le mystique d’une conspiration ancestrale par des manipulations génétiques modernes au service du mal.

Des producteurs Paul Freeman et Malek Akkad, lequel cherchera à s’en sortir le mieux quant à leur responsabilité dans le désastre Halloween 6 ?

L’intéractivité du disque propose encore bien d’autres trésors, à commencer par les révélations de Danielle Harris au sujet de sa non-implication dans Halloween 6 via le segment Jamie’s Story. Si la légende a préféré dire d’elle qu’elle demandait un cachet trop important pour participer au film, la vérité aura également fini par être mise en lumière, prouvant encore une fois que les réputations reposent bien souvent sur des quiproquos et malentendus regrettables. Le document Full circle propose quant à lui une interview d’Alan Howarth, revenant ainsi sur les compositions qu’il a créé pour Halloween 6 et sa version Producer’s cut, l’adaptation du thème principal à la guitare électrique, et les partitions enrobées d’effets sonores mystérieux et langoureux tels qu’il l’avait déjà tenté sur Halloween 4. Trois autres segments présentent des interviews de J.C. Brandy (Jamie Lloyd) et Mariah O’Brien (Beth), un regard sur les effets spéciaux de John Carl Buechler, Brad Hardin et Michael Myers lui-même (George Wilbur), ou sur la photographie du film avec Billy Dickson et Bryan Ryman, et un hommage à Donald Pleasence par l’équipe du film. Le commentaire audio du scénariste Daniel Farrands et du compositeur Alan Howarth sur le Producer’s cut sera l’occasion ultime de connaître tous les remaniements effectués sur le métrage, et retrouver un peu de l’aura originelle intentée lors de la rédaction du script et la mise en chantier du métrage.

À noter que les producteurs et éditeurs d’Halloween 6 : producer’s cut avaient d’abord tenté de mesurer l’attente des fans quant à cette version inédite, en organisant une projection exceptionnelle de ce montage alternatif dans une salle de cinéma de Los Angeles en octobre 2013, en présence du scénariste Daniel Farrands. L’objectif était de voir comment les fans allaient réagir face à cet événement, et estimer le degré d’impact sur le film, près de 20 ans après son tournage. Ils ne s’y sont pas trompés : les places pour cette séance unique ont été vendues en masse et dans un temps record. Les fans ne pouvant pas passer à côté de cette projection unique en 35mm d’un film au centre de toutes les convoitises. Rassurés, les producteurs ont donc donné leur feu vert pour l’extraction de la bobine originale pour en diffuser le montage à grande échelle.

En septembre 2015, la version Producer’s cut a été éditée en blu-ray indépendamment du coffret Anchor Bay/Shout Factory, via Lionsgate. Le disque ne présente toutefois aucun bonus mais permet au public de découvrir cet épisode alternatif de la saga, avec une fin totalement inédite et surprenante. Autre argument de détail : son prix, avoisinant les 7$ pour une commande en ligne, et moins de 10$ dans les bacs (Lionsgate a grandement promu la distribution en masse du film aux Etats-Unis). Une prochaine édition est attendue chez nos voisins allemands via NSM, et proposera peut-être une interactivité et un dézonage pour une lecture facile sur les lecteurs blu-ray français. En attendant, pour commander ce film sur amazon, cliquez ici. Attention toutefois : contrairement à ce qu’indique le site, il n’y a pas de sous-titres français ou espagnols sur le disque.

Halloween 20 ans après ayant fait table rase du passé, et Daniel Farrands ayant ça et là lancé quelques unes des idées qu’il tenait à exploiter dans la séquelle, ce sont les fans qui se sont chargés de donner une suite à Halloween 6. Du court-métrage au comics, en passant par la novélisation, internet regorge de pépites exclusives destinées à prolonger la malédiction de Thorn. Deux films particulièrement ambitieux proposent leurs propres idées : Halloween Inferno de Des Shaw (1997), qui revient sur la conspiration de l’homme en noir et la destinée du fils Loomis confronté à un Michael Myers plus enragé que jamais ; et Halloween H30 (2008) qui illustre la sombre issue de Tommy Doyle et Kara Strode pour avoir recueilli Steven, le fils de Michael Myers à la fin d’Halloween 6.

Dans la suite d’Halloween 6 imaginée par Dan Farrands, Kara Strode allait se retrouver en bien mauvaise posture…

Bien entendu, il revient au scénariste original d’avoir les idées les plus mémorables quand à Halloween 6.2 : Daniel Farrands. Pour lui, la suite de The curse of Michael Myers faisait suite directe au final du Producer’s cut. Tommy et Kara s’enfuient avec Danny et le bébé Steven. Thorn coulant cette fois dans les veines de Loomis, la malédiction est loin d’être terminée. Danny est toujours hanté par la voix de l’homme en noir, et Kara est très inquiète à son sujet. Ils arrivent à la station ferroviaire de Haddonfield. Poursuivis par Myers, ils essayent désespérément de trouver refuge, comme Jamie Lloyd quelques heures plus tôt. Tandis que Tommy Doyle prévient les autorités dans la même cabine où Jamie passait son appel à la radio de Barry Simms, il entend soudain un hurlement provenant des toilettes du niveau inférieur. Là, il y découvre avec horreur le corps de Kara, la gorge tranchée. À ses côtés, Danny, portant d’une main le bébé contre lui, et tenant dans son autre main un couteau encore taché par le sang de sa mère. Rattrapé par la malédiction, Tommy allait même être arrêté par les autorités, et, de par son obsession maladive sur croquemitaine (qu’il a lui-même exprimé à la radio), accusé des meurtres commis par Myers. La conspiration s’étendait à grande échelle. Le shérif Holdt, qui sommait Loomis et Wynn de quitter Haddonfield dans la version Producer’s cut (lorsque le corps inanimé de Jamie Lloyd était découvert), s’avère faire partie de la secte de Thorn, comme la plupart des habitants de la ville. Il accuse donc Tommy d’être un copycat de Michael Myers et de tenter de perpétrer la psychose dans une bourgade qui ne tient qu’à oublier le passé. Le film, tourné comme un road movie entre Smith’s Grove et Haddonfield, allait mettre en lumière toute la dimension meurtrière de la machination qui aliène la population de Haddonfield. La peur que provoque Michael Myers sur ces habitants depuis plus de 30 ans est la force que puise la secte pour perpétuer la force du croquemitaine à travers les âges. Bien que cette suite d’Halloween 6 relève du fantasme, l’alternative du comic book semble la plus indiquée pour mettre en image la suite des aventures de Michael Myers. Beaucoup d’artistes s’y sont déjà attelés, dévoilant ainsi des issues totalement inédites pour des personnages emblématiques comme Tommy Doyle, Lindsey Wallace, Laurie Strode ou bien entendu Samuel Loomis.

Dans un des nombreux comic books faisant suite à Halloween 6, Michael Myers venant rendre visite au Dr Loomis sur son lit de mort.
Les plus belles répliques du masque d’Halloween 6 (de gauche à droite) : WMP Mayhem 6, Raining Red, SSN GPW H6, Trick or Treat H6, Untamed.

Enfin, comme chaque film qui éveille l’intérêt d’une certaine communauté de fans, Halloween 6 a été décliné en de nombreux produits dérivés, officiels ou moins officiels. Les plus fameux d’entre eux étant le masque édité en 2013 chez Trick or Treat Studios (avec les masques des opus 1, 2, 7 et 8) créé par Justin Mabry et vendu sur le site pour une soixantaine de dollars (voir lien ci-contre), et les masques professionnels de Chris Morgan, dont le superbe WMP Mayhem 6. Combinaisons, couteaux et porte-masques sont également legion sur internet, permettant à tous de revêtir au mieux la parure de leur croquemitaine préféré.

L’homme en noir (alias Dr Wynn) et Michael Myers issus d’Halloween 6, vus par le créateur J-X.

Les créateurs indépendants s’en donnent également à coeur joie. Preuves en sont ces figurines uniques de 30cm créées par J-X, basées sur les personnages du film. L’homme en noir, affublé bien sûr de son manteau, chapeau et santiags, avec au choix sa cigarette, mallette, mitraillette (comme dans Halloween 5) ou couteau de boucher (Halloween 6), ainsi que Michael Myers armé d’une hache, socle Thorn et citrouille inclus. Un travail acharné et minutieux pour un résultat bluffant. Ces trésors de fans restant les déclinaisons les plus emblématiques de ce qu’un film (deux ?) comme Halloween 6 : the curse of Michael Myers aura su inspirer sur son public, et ce même 20 ans après sa sortie.

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HALLOWEEN 6 : 20 ANS APRÈS

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