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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

HALLOWEEN, THE MISSING YEARS : LE PROJET AVANT LE REMAKE

À l’heure où les remakes faisaient rage, Halloween a cherché à être un peu plus qu’un simple relecture du film original de John Carpenter en dépeignant les premières années de Michael Myers et quelques plans de son temps d’internement à la clinique de Smith’s Grove avant son évasion. Si les prémices ayant conduit le petit Myers à commettre ses crimes ont été assez indigestes pour une grande partie du public (tout comme le furent les explications au mal qui le ronge dans Halloween 6, par exemple), il est à rappeler qu’un métrage tout entier était à l’origine envisagé pour le croquemitaine d’Haddonfield. Halloween : the missing years, était en effet un projet estimé par le producteur Moustapha Akkad avant son décès lors d’attentats en Jordanie en 2005. À ce moment-là, et après de nombreuses autres versions envisagées pour faire suite (rattraper ?) à Halloween Reusrrection (2002), le neuvième opus de la saga allait mettre en lumière la jeunesse du plus célèbre des tueurs en série du cinéma, et s’immiscer dans quelques unes des périodes laissées sans trace dans la saga originelle.

Retourner aux origines du mythe et y plonger complètement

Jake Wade Wall (scénariste des remakes de Terreur sur la ligne et Hitcher, mais aussi d’Amusement et Cabin Fever 3) avait été engagé pour signer le scénario de The Missing Years, après avoir été en charge de signer une ébauche de séquelle à Halloween Resurrection dans laquelle il explorait justement l’idée de mettre la saga sur pause et de revenir sur des éléments restés parsemés de mystère dans les épisodes précédents. « J’avais travaillé sur cette ébauche avec Nick Phillips, confie-t-il au site Bloody Disgusting. Nous étions tous les deux très enthousiastes et très excités de travailler sur la franchise. Nous connaissions tous les personnages, toutes les morts. C’est l’une de mes sagas préférées. Mon idée de ces ‘années oubliées’ allait dans une toute autre direction de ce qui pouvait être envisagé à l’époque, mais selon moi c’est ce dont la franchise avait besoin pour continuer« . Chose très étrange de la part de Wall est d’avoir pris Halloween III : season of the witch (1982) comme source d’inspiration, mais pas dans le sens où les gens pourraient l’imaginer : « Lorsqu’Halloween III est sorti au cinéma, il n’avait plus rien à voir avec Michael Myers ou Laurie Strode. Les gens se demandaient où ils étaient passés. Moi aussi, je me demandais ce qui était arrivé à Michael Myers pendant que je regardais ce Season of the Witch. J’ai juste voulu répondre à cette question en transposant une grande partie de l’intrigue de The missing years pendant les années camouflées derrière Halloween III. Le concept, en tant que hard fan, était de trouver aussi comment intégrer Halloween III au reste de la franchise. J’ai aussi pensé à autre chose : si Halloween était ‘the night he came home‘… attendez une minute, son ‘chez lui’ ne serait pas plutôt Smith’s Grove, l’endroit où il a passé la plus longue partie de sa vie ?« . Ajoutez à cela que selon lui, Michael Myers a de nouveau été transféré à Smith’s Grove après l’incendie de la clinique de Haddonfield comme vu dans le final d’Halloween II (1981) et il paraissait inconcevable de passer à côté de l’occasion de mettre en lumière l’antre du croquemitaine et, toujours selon Wall, la seule et unique vraie demeure de Michael Myers.

The missing years souhaitait mettre en lumière les années mystères entre H2 et H4.

« Le concept était donc de commencer le film en explorant l’enfance de Myers dans l’asile, par des flashbacks, et de combler certaines brèches le concernant, comme ‘pourquoi ce masque spécifiquement ?’ et parsemer les manques par des séquences anthologiques qu’induit inéluctablement ce type d’établissement. En fait, le film aurait fait le bond entre la jeunesse de Myers, ses années d’internement pendant que se déroulait Halloween III, et le présent [tout du moins celui à l’époque où serait sorti le film, soit aux environs de 2004/2005, NDR]. » Pour Jake Wade Wall, l’année mystère était donc bien l’année 1982, celle servant à l’intrigue de Season of the Witch. Pour lui, cette année-là, Myers est retourné dans sa vraie maison : la clinique de Smith’s Grove, théâtre d’un nouveau bain de sang. « En gros, c’était lui faisait des ravages dans cet asile. C’était très amusant. J’ai pensé que c’était une façon intéressante et amusante pour les fans absolus d’Halloween, comme moi, de tout lier et d’établir une nouvelle maison pour Michael. Un nouvel endroit où commettre un massacre.« . Pour autant, le scénariste ne s’enlise pas dans la trame établie dans Halloween 6, et n’incorpore par l’idée du culte de Thorn et des adorateurs du mal ayant inculqué des rites païens dans la malédiction touchant Michael Myers. « J’ai préféré laisser ça de côté. J’ai aimé chaque Halloween pour ce qu’il apportait au mythe. Mais j’ai pensé qu’il y avait des intrigue qui n’allaient pas correspondre à ce que je souhaitais explorer.« , car pour Wall, l’idée du Mal à l’état pur était amplement suffisante. Les explications n’allaient pas être le fil rouge de The missing years, mais juste l’exploration de ces années de mystères.

De retour à la clinique de Smith’s Grove, pour le meilleur du pire…

Une grande part du mythe de Halloween repose sur les personnages entourant Michael Myers, et The missing years n’allaient pas les oublier. C’est même un recours inéluctable pour tout fan de la saga. Wall l’indique avec entrain : « Le docteur Loomis ? Absolument qu’il était de la partie. Et le jeune infirmier Jimmy aussi. ». Le nemesis de Michael Myers et le héros secrètement amoureux de Laurie Strode dans Halloween II allaient donc avoir encore du retord avec le tueur masqué. Tout comme d’autres survivants des deux premiers opus de la saga, pour renforcer l’intrigue et le cast de ce nouveau film. Michael Myers n’allait pour autant pas avoir que des ennemis dans le film, sans lorgner pour autant sur des adeptes à la Halloween 6 : « Il y avait une infirmière aussi, un peu différente des autres, qui, pour certaines raisons, ne traitait pas Myers comme un monstre, mais comme un être humain. J’ai pensé qu’il serait intéressant de jouer sur ce tableau, avec le fait que Myers puisse être confronté à une certaine forme de gentillesse à son égard. Comme je le dis souvent : « Quelqu’un peut-il être foncièrement que mauvais ? » C’est un débat intéressant pour un film d’horreur, et pour un Halloween. J’ai juste imaginé que si nous devions nous pencher sur les années mystères, autant explorer cet autre côté de son psyché, en nous demandant s’il pouvait y avoir une forme de compassion à attendre de la part de Myers. Et, en tant que fan, bien-sûr que non. Mais jouer sur cet aspect était quelque chose qui m’importait beaucoup.« . Malheureusement, plus d’un an après avoir terminé le scénario de Halloween : the missing years, Jake Wade Wall apprend avec stupeur que le prochain métrage sera finalement un simple remake signé par Rob Zombie. « Je ne sais pas si c’est le fait que ce soit Rob Zombie qui a été choisi pour écrire et réaliser ce film qui a simplifié le projet.« . Force est toutefois de reconnaître que le film final sorti en 2007 a conservé des idées de ce qui a été exploité dans le scénario de Wall. Fut un temps, un film alternatif à celui de Rob Zombie devait explorer la jeunesse de Michael Myers, et la suite de ce film devait alors se poursuivre en le remake tel qu’envisagé au départ. Jake Wade Wall le concède en effet : The missing years devait être le dernier film de la saga avant de la réexploiter sous forme de remake.

Que ce soit dans Halloween Resurrection ou le remake de Rob Zombie, il n’était pas bon d’en découdre avec le jeune Michael Myers…

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1 Commentaire

  1. Guillaume 16 avril 2023

    Pas mal d’idées dont certaines ont êtes utilisées dans d’autres films de la saga. Merci pour cet article très intéressant!

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