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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

Rob Zombie’s Halloween 2 : le mythe du cheval blanc

CHEVAL BLANC – Corrélé à l’instinct, la pureté et au cheminement du corps physique pour libérer des émotions violentes comme la rage et le chaos qui en découle ainsi que la destruction.

– extrait de La Psychose Subconsciente des Rêves

 

Le film Halloween II de Rob Zombie démarre sur cette note, définition de la symbolique mystique du cheval blanc, issue de The Subconscious Psychosis of Dreams, livre tellement célèbre qu’il n’existe pas. Des livres sur la symbolique des rêves, il y en a à foison, mais aucun ne fait figure d’archive concrète pour cette séquence du film (sinon pourquoi ne pas nommer l‘auteur de ce recueil d‘idées ?). Toutefois, le ton est lancé : H2 se détache du ton terre-à-terre et surexpliquatif du premier opus pour lorgner vers le fantastique et le mystique. La scène d’introduction démarre en douceur avec Deborah Myers rendant visite à Michael à la clinique de Smith’s Grove et lui offrant une figurine de cheval blanc. Ce jouet innocent va éveiller chez le jeune garçon des souvenirs de rêves qui trouveront par la suite une sorte de matérialisation. En effet, à peine remis sur pieds, le Myers adulte du film décapite sa première victime, puis aperçoit au loin la silhouette de sa défunte mère accompagnée d’un gigantesque cheval blanc. Cela fait-il partie du rêve de Laurie (qui couvre les vingt premières minutes du film) ? Car le cheval disparaît et ne réintervient qu‘en toute fin de métrage, cette fois dans la cellule immaculée de Laurie. On pourrait croire que ce cheval n’est qu’une allégorie, une façon d’intégrer la mère de Myers au métrage. D’ailleurs, celle-ci continuera de hanter la bobine à de nombreux moments,me sans l’animal. L’apparition finale à Laurie serait alors une manière de passer le flambeau de la folie à la triste soeur du croquemitaine.
Mais le mythe du cheval blanc a d’autres ressources, bien plus profondes que les quelques lignes bazardées en début de métrage, et étrangement bien plus proches de l’esprit du film. La couleur tout d’abord (même si le blanc, tout comme le noir, n‘est pas une couleur mais une teinte) est associée à la pureté, mais aussi à l’autre monde, soit la mort. Le cheval ensuite, la plus noble conquête de l’homme, est rattaché à la notion de passage. Toutefois, avant de combiner ces deux symboliques, il faut relever un point important dans le film qui tranche avec la touche mystique qu’on pourrait y voir : la mère de Myers qui apparaît aux côtés de l’animal n’est bel et bien qu’une figurante qui ne prend jamais place sur le cheval. La notion de passage est donc néante, trouvant ainsi une explication dans le film : Deborah Myers, qui se suicide l’année où Myers est interné à Smith’s Grove, n’aurait pas trouvé le salut de son âme. Celle-ci, torturée et emplie de rage, deviendrait la dirigeante de la colère de Myers, resté un enfant dans sa tête. Ce cheval qui l’accompagne est son moyen de passer dans l’autre monde, mais elle ne fait que l’accompagner et ne le chevauche jamais. Sans personne sur son dos, le cheval blanc n’a pour symbolique qu’un messager présageant la mort. Loin de se relier à la violence et à la destruction comme dit dans la définition au début du film, le cheval blanc n’est qu’un « véhicule » apte à transporter les défunts dans l’au-delà. Cette notion de passage vers l’autre monde peut aussi être vue comme un passage vers la folie plutôt que la mort. Une folie qu’on caractériserait de démence juvénile et rageuse chez Myers au début du film, et de perte des repères et d’identité chez Laurie en fin de métrage. Dans tous les cas, l’image du cheval blanc est positive, comme le précise le petit Myers au début du film : un cheval blanc qui, avec sa mère, le ramènera chez lui, sans doute vers la mort, dans la qutude et la paix éternelle.

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