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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

LE SLASHER DU MOIS : BLOODY CHRISTMAS (2012)

Douce nuit, sanglante nuit avait, en 1984, marqué les esprits au point de provoquer un soulèvement dans l’Amérique puritaine qui n’était pas prête à voir sévir en salles un Père Noël tueur. Près de 30 ans après, avec tous les dégâts provoqués par le slasher au cinéma, il ne reste plus grand monde pour s’offusquer d’un nouveau croquemitaine dément à longue barbe blanche. Désireux toutefois d’offrir au genre un remake du film d’origine (lui-même déjà affaibli par quatre suites plutôt faiblardes), le réalisateur Steven C. Miller (auteur de quelques sous-produits avec Bruce Willis, Aaron Eckhart ou Stallone à leur bord) penche pour une relecture libre qui s’accorde quelques timides clins d’œil au film culte de 1984. Le résultat, d’une pauvreté regrettable, s’offre tout de même quelques vagues éléments à considérer, dont la présence au casting d’un Malcolm McDowell récemment libéré des griffes de Rob Zombie sur le tragique Halloween II. Ici, il interprète le rôle du shérif de la petite bourgade, et irascible au possible dans la traque d’un tueur en série particulièrement sanguinaire.

Un tueur effroyable qui a du look, à défaut d’un mobile valable.

Le point fort du film repose en effet sur son tueur, ou tout du moins sur le look de ce dernier, proprement terrifiant. La conception de sa combinaison, au début du métrage, ne sera pas sans rappeler l’introduction des Griffes de la nuit, lors de laquelle Freddy Krueger préparait lui aussi son arsenal meurtrier. Ici, l’accent est mis sur le degré de démence de son forcené, qui se met en quête de l’éradication pure, simple et on-ne-peut-plus définitive d’une liste de victimes rigoureusement sélectionnées pour l’occasion. Malheureusement, ce soin apporté au design via des plans iconiques du tueur barbare aidés d’une photographie irréprochable sera gâché par le traitement d’un scénario très approximatif. Aux antipodes du degré hautement malsain du film original, Bloody Christmas reste un slasher d’une simplicité regrettable, offrant au spectateur un énième chapitre de tueur impitoyable traqué par une police inefficace. Ajoutez à cela un palmarès de victimes de seconde zone et d’un environnement aussi ennuyeux que l’héroïne, et le résultat saura aussi triste qu’envisagé.

Malcolm McDowell et Jaimie King, le dur et la molle.

Alors qu’est-ce que le film expose, au final ? Eh bien pas grand-chose, puisque tout se résume à quelques mises à mort vitaminées (électrocution, carnage à la faucille, au lance-flamme, à la broyeuse voire au coup de poing américain !) pour rythmer un métrage qui s’enlise vite dans l’amateurisme de son interprétation (mauvais casting, des figurants caricaturaux et malheureux à l’inutile héroïne tête-à-claque en passant par un McDowell dépossédé de toute finesse). On retiendra toutefois la dénonciation par un personnage désabusé de l’absurdité des fêtes de Noël lors d’une tirade acerbe pas piquée des hannetons, mais dont le potentiel disparaitra avec les quelques souvenirs qu’on aurait pu garder du film s’il n’ajoutait à sa médiocrité d’ensemble un final particulièrement décevant. Seul véritable écho à Douce nuit, sanglante nuit, cette explication tardive et quelque peu misérable ne fait que confirmer le statut culte du film original, et l’improbable approximation de ce sinistre remake. C’est dire si on attend la nouvelle version avec autant d’impatience que d’appréhension, l’équipe technique vouant un culte au film originel, son implication et le rôle-titre de Billy accordé à Rohan Campbell (Corey Cunningham dans Halloween Ends) peuvent toutefois rassurer sur ce film qui sort prochainement…

Une ambiance tout feu tout flamme…

Coproduction américaine et canadienne d’un budget de 5.000.000$, ce Silent Night s’offre une exploitation rapide en salles avant un déferlement vidéo renforcé par une excessive promotion de par sa présence dans de prestigieux festivals (dont le Festival de Gérardmer, même hors compétition). Le film joue également sur la notoriété bien morbide de surfer sur un fait divers du massacre de Covina, survenu la veille de Noël 2008 durant laquelle un désaxé habillé en Père Noël a assassiné neuf personnes par balles et par le feu. Un ton qui frôle l’irrévérence, à défaut d’être aussi percutant dans le traitement que fut le film initial dans la conscience collective. Bloody Christmas reste une petite série B sympathique qui peut remplir le cahier des charges d’une soirée popcorn décérébrée entre amis… méchants.

Il va encore falloir couper dans le budget…
BLOODY CHRISTMAS (SILENT NIGHT), UN FILM DE STEVEN C. MILLER, USA, 2012
● les + : Un tueur à la carrure et l’aspect impressionnants, doté d’une barbarie à faire froid dans le dos.
● les – :
Un casting inepte, des personnages tout aussi creux, et des meurtres très mal rendus à l’écran
● les meilleures séquences des films :
les actes fou du tueur, et la tirade sur la tristesse de cette fête par le faux Père Noël en prison (étonnant de lucidité sur l’absurdité de Noël)
● les pires scènes des films :
toutes les scènes de l’affreuse mauvaise actrice principale, qu’on a nous-mêmeS envie de jeter dans la broyeuse…
Verdict : *****
Dans le même (mauvais) genre : le bonhomme de neige tueur et blagueur de Jack Frost 1 & 2 ou le St-Nicolas de l’angoisse dans Sint

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