Il reste le « papa » de la saga, malgré le fait qu’il n’ait jamais vraiment assumé un quelconque rôle autre que celui d’avoir créé la genèse avec Halloween : la nuit des masques en 1978. John Carpenter trouve toutefois l’étendue de sa patte à travers tous les films de la saga, tous très envieux de retrouver ou d’adapter le succès original, avec plus ou (bien) moins de réussite sur ce point. Sur l’ensemble, on compte Carpenter à la barre du scénario d’Halloween II, à la production et à la musique des opus 2, 3, 11, 12 et 13, et on dénote trois films anniversaire directement liés au film original : Halloween 4, Halloween 20 ans après et Halloween (2018), ainsi qu’un remake en 2007. Depuis la dernière trilogie signé David Gordon Green, et remis sur le devant de la scène à cette occasion, John Carpenter s’est à nouveau exprimé sur la franchise, le personnage de Michael Myers, et sur l’avenir potentiel de la saga aujourd’hui. Retour sur l’essentiel de ces propos.
S’il ne donne que quelques bribes sur les précédents opus de la saga (notamment avec grand désespoir concernant l’un d’eux, précisément), Carpenter a dévoilé quel était son préféré parmi les trois derniers réalisés par Green : « J’adore David. Il est génial. Il a écrit les scénarios avec d’autres personnes, dont Danny McBride, qui écrit extrêmement bien, formidable, et j’adore ce qu’il a fait d’Halloween. En plus ils m’ont payé pour être producteur associé, une place de taureau dans l’arène ! Ensuite j’ai composé la bande original avec mon fils, donc c’était très amusant. Nous nous sommes bien marrés. Les acteurs et l’équipe étaient super. J’ai adoré Halloween Kills. C’est mon préféré de la trilogie. Je l’ai trouvé fabuleux » . S’il défend corps et âme David Gordon Green, il s’interroge toutefois sur le cas de L’Exorciste : dévotion, réalisé par Green et sorti en 2023, qui n’a pas trouvé son public : « J’ai entendu que L’Exorciste n’a pas vraiment contenté les gens. Ça aurait pu être un pu*ain de film génial. Je ne comprends pas comment on peut gâcher un truc pareil » …
Mais Carpenter aime aussi et surtout entretenir le mythe autour de Michael Myers. Après avoir passé plus de temps à exprimer son désintérêt pour le croquemitaine (désintérêt qui allait de pair avec la production d’opus loin de toute intervention de sa part, notamment des épisodes 5 à 10), souhaitant même le voir catapulté dans l’espace, il remet Myers sur le piédestal que veut la légende à l’occasion de cette nouvelle trilogie, et ce en matraquant au passage Rob Zombie, qu’il avait encouragé dès l’annonce d’un remake en 2007 : « Il a menti à mon sujet. Il a prétendu que j’avais été froid avec lui lorsqu’il m’a annoncé qu’il avait la charge du projet. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Je lui ai dit « Vas-y mon gars, fais-en ton propre film. C’est à toi maintenant. Ne t’inquiète surtout pas pour moi. » , j’ai été d’un grand soutien, car le projet n’était pas simple. Pourquoi cette petite me*de a menti, je ne sais pas. » . Une altercation qui lui a laissé un goût amer, et qui a grandement contribué à faire changé la perception du film et de sa suite aux yeux de Big John : « Je pensais qu’il enlevait la mystique de l’histoire en expliquant trop de choses sur Myers. Je m’en fiche de tout ça. Mais Myers est censé être une force de la nature, être quelqu’un de presque surnaturel. Là, tout était trop gros, ça n’était pas normal. » . Ce soutien au personnage, il le maintient même après l’épilogue fatal d’Halloween Ends : « Myers, eh bien, je vais vous le dire : c’est un personnage à tout faire. Un vrai polyvalent. Si vous ne voulez que le premier film, vous l’avez. Si vous voulez voir Myers capable de tuer tout le temps et tout le monde, vous l’avez ! Le seul autre monstre aussi polyvalent au cinéma, c’est Godzilla ! » . Ce qu’aime Carpenter, de toute évidence, c’est la mixité des projets et directions artistiques de la saga, pour ne pas s’empêtrer dans la redite : « Halloween Ends est un « départ » pour la suite de la franchise, plus que les deux autres films de Green » , une déclaration censée participer aux attentes que les fans investissent dans l’avenir de la saga, à l’heure où les droits ont été totalement absorbés par Miramax pour une adaptation télévisuelle. Le réalisateur prétend même ne pas avoir été au courant de ce rachat, ni du projet de série TV : « Vraiment, c’est prévu ? Je ne savais pas. À voir s’il y a un petit boulot pour moi sur le projet !«
