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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

HALLOWEEN (REMAKE) : LA PROMOTION DE ROB ZOMBIE

Interviewé en exclusivité au printemps 2007 par L’Ecran Fantastique, le magazine mensuel français spécialisé dans le genre, Rob Zombie n’y était pas allé de main morte à propos de son nouveau bébé. Qu’importe le statut culte du métrage original de John Carpenter, qu’importe l’avis des fans, Halloween avait besoin de ce coup de chiffon pour mieux briller, et le résultat promettait d’être explosif. Interrogé quant à sa manière d’aborder la réalisation de ce remake, Rob Zombie restait évasif tout en précisant que sa mise en scène sera saisissante sans lorgner forcément du côté de la caméra subjective inculquée par Carpenter sur le flm original : « L’ambiance est très sombre mais l’ensemble n’est ni très sanglant ni vraiment gore car je ne pense pas que cet aspect visuel aurait pu apporter la noirceur et le sérieux que je désirais. Aller trop dans ce sens rend le film excessif, voire burlesque, et je m’en suis éloigné le plus possible. J’ai conservé le strict nécessaire pour obtenir un effet réaliste sans tomber dans la débauche d’effets spéciaux ». Rob Zombie ajoutait qu’aucune précision temporelle concrète permettrait de situer le film. Ayant horreur des films datés, l’impression d’intemporalité semblait être la solution la plus adéquate pour son film.

Pas trop de sang dans le film… juste ce qu’il faut…

Lors de l’élaboration du projet, beaucoup d’éléments avaient été colportés quant à la présence au casting de célébrités, dont des apparitions clins d’œil récurrentes au genre, surtout en matière de remake (Charlton Heston dans La planète des singes de Tim Burton, Ken Foree dans L’armée des morts, Leonard Nimoy dans Star Trek into darkness). À ce sujet, Rob Zombie était catégorique : pas de caméos dans son film : « Les caméos font perdre le sérieux d’un film en le faisant apparaître comme un simple hommage. Ici, il s’agit d’un film indépendant du reste de la franchise ». Il expliquait également qu’une certaine hésitation s’était dès lors présentée au sujet de Danielle Harris, car elle avait joué dans les épisodes 4 et 5 de la saga Halloween. « En fait, lorsqu’elle est venue à l’audition, je ne pensais pas la choisir à cause de ça. Cependant, elle m’a tellement impressionné que je n’ai pas voulu retenir cet argument contre elle ».

Parmi ses acteurs, il révélait que sa plus grande surprise avait été Deag Fearch, le jeune acteur interprétant le jeune Myers : « Il a une présence incroyable, il est capable de passer de la méchanceté à l’état pur à un registre amusant et amical sans aucun effort. Il a un visage très étrange qui paraît parfois anguleux et vraiment maléfique mais, quand il sourit, il se transforme en gentille citrouille en un clin d’œil. C’est un excellent acteur ». Suspense en ce temps au sujet de la bande originale du film, qui finalement incombera au compositeur Tyler Bates. À cette question, Rob Zombie restait encore une fois assez discret : « Au départ, nous avons pensé utiliser quelques-uns des thèmes originaux de John Carpenter, et nous le ferons peut-être, mais on ne sait jamais comment les choses vont se présenter. La décision finale n’est pas encore réellement prise ». La musique du film révélera finalement (et fort heureusement) une nouvelle variation du thème principal de Carpenter, indissociable du personnage de Michael Myers.

Halloween de Rob Zombie est finalement un remake d’Halloween… et Halloween II (1981).

« J’ai adoré Halloween au moment de sa sortie et je l’adore toujours. J’aime aussi la façon dont il s’approprie ce jour particulier. Il y a peu de films traitant de Halloween. Ça a toujours été un film à part ». Rob Zombie ne perd pas ses mots quand il s’agit de parler de la saga Halloween. Autant le film original reste une œuvre absolue à ses yeux, autant les séquelles lui font perdre ses gonds : « La franchise l’a terrassé, les films devenant de plus en plus impossibles à regarder, mais le premier est resté un modèle du genre ». Il restait même très animé face à la question piège de savoir si le Halloween de John Carpenter conserve toujours sa puissance après toutes ces années ? « L’original, certainement. Mais je persiste à dire qu’ils ont perverti le personnage à travers les films qui ont suivi. ». Cette opinion primait-t-elle sur le fait que le réalisateur a fini par incorporer un élément d’Halloween II à son intrigue principale (le lien familial entre Michael Myers et Laurie Strode), alors que celui-ci ne faisait pas partie du film original ? Mystère… « Qui, aujourd’hui, continue à croire que Michael Myers ou Freddy Krueger sont des personnages terrifiants ? Personne. Les gens les aiment et les enfants se déguisent comme eux pour Halloween mais ils ont perdu leur faculté de faire peur. Cela faisait partie du défi à relever : dépoussiérer Michael et tenter de le rendre effrayant en tant que personnage intense et écorché vif ».

Le remake d’Halloween se tournant vers l’enfance de Myers, impossible de ne pas faire un parallèle avec la vague de préquelles telles que Massacre à la tronçonneuse : le commencement ou Hannibal : les origines du mal, qui sévissaient sur les écrans à la même période. Interrogé sur sa démarche à explorer l’épaisseur du croquemitaine, Rob Zombie répondait : « À mon avis, Michael Myers n’a jamais été un personnage à part entière. Le Dr Loomis nous donne quelques informations mais Michael reste confiné à une sorte de silhouette, une force démoniaque. Apporter des éléments qui en font un véritable personnage permet de le rendre véritablement différent. Il est terrifiant tout en restant sympathique, ce qui va perturber le public« . Pour rester crédible et fidèle à l’envergure qu’il tenait à donner à son film, Rob précisait également que l’avis des fans le laissent de marbre. « Je me moque totalement de tout ça. C’est stupide. Mais ce n’est qu’une question d’habitude : on aime ce que l’on connaît et lorsque quelque chose de nouveau est présenté, le premier réflexe consiste à le critiquer. On ne doit donc pas s’inquiéter de ces avis à chaud et faire ce que l’on a à faire. Cette fois encore, les gens vont aller voir ce film en pensant savoir de quoi il retourne et, après avoir été surpris, ils aimeront ou détesteront Halloween. Je ne peux pas m’inquiéter de ça ».

Danielle Harris (au centre), de retour après Halloween 4 & 5.

Petit florilège des déclarations de Rob Zombie au sujet de son remake :

« Le remake d’Halloween était une opportunité qui s’est présentée et l’ai trouvée intéressante. Je pense qu’il a conservé l’âme de l’original, que les gens adorent, tout en étant radicalement différent. C’est un film nouveau avec des personnages inédits et c’est cela qui m’a attiré. »

« John Carpenter ne s’est absolument pas immiscé dans ce projet. Certes, Halloween était son film il y a trente ans, mais il n’a rien à voir avec celui-ci.

« Il y a des scènes très brutales avec Danielle Harris »

« Michael Myers est inimitable, c‘est un personnage terrifiant qui est devenu une sorte de gentille créature… »

« Je ne m’intéresse pas aux forums dédiés à Halloween. Je ne lis pas les avis des fans car ils sont incapables de se mettre d’accord entre eux ! »

« Les producteurs tenaient vraiment à mettre en chantier un nouvel épisode, mais ne savaient pas comment : faire une séquelle ? Une suite au film de Rick Rosenthal ? Balancer Michael Myers dans l’espace ? Ils étaient vraiment perdus. Personnellement, j’étais déjà convaincu que la franchise était morte depuis un bon moment, à cause de toutes ces suites plus mauvaises les unes que les autres »

« Se limiter à copier l’œuvre d’origine est juste pathétique »

« Je suis un fan absolu du métrage de John Carpenter. C’est pour cette principale raison que j’ai voulu faire un film totalement différent du sien, c’était le seul et unique intérêt »

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