La tendance cinématographique et télévisée actuelle est à la nostalgie. Et c’est sous cette mouvance que se dessinent des projets permettant à certains films cultes de renaître de leurs cendres avec une nouvelle suite. De grands classiques fantastiques tout d’abord avec Halloween en 2018, puis Massacre à la tronçonneuse, S.O.S Fantômes et L’Exorciste pour ne citer qu’eux, puis d’autres types productions telles que Hocus Pocus, Mary Poppins, Top Gun ou Jurassic Park, toutes avec plus ou moins de succès au box office. Aujourd’hui, les timelines n’étant plus forcément respectées (Halloween et Terminator notamment), il n’est pas surprenant de voir un film faire suite à un autre en écartant au passage quelques précédentes séquelles indésirables, comme des boulets à la direction que souhaitent dorénavant prendre les producteurs (Halloween 20 ans après, puis Halloween 2018 l’ont fait en leur temps). Cette nostalgie étant bien évidemment dirigée vers le public originel, les fantasmes des fans seraient peut-être à même de ressusciter d’autres chapitres de ces célèbres franchises.
C’est ainsi que, né d’une bête allusion lors d’une interview avec le site Bloody Disgusting, le projet d’une suite à Halloween 4 : the return of Michael Myers est arrivé comme une bombe auprès des fans de la saga. Revenant sur sa filmographie, Dwight Little (réalisateur d’Halloween 4 mais aussi d’Anacondas : à la poursuite de l’orchidée de sang en 2004 ou Le fantôme de l’opéra en 1989 avec Robert Englund dans le rôle-titre) a commencé par expliquer la façon dont sa contribution à la saga initiée par John Carpenter a d’abord été perçue à sa sortie, avant de manifester son enthousiasme à l’idée de revenir dans la course pour une suite : « [Halloween 4] était un autre de ces films pas très bien reçus à sa sortie. Certes, commercialement, il a cartonné, mais les critiques n’étaient pas fabuleuses. Je ne sais pas quelles étaient les attentes envers Michael Myers. Il y a eu une résistance face au film, qui s’est adoucie avec les années et les nombreuses rééditions en DVD et blu-ray. Et bien-sûr, il est projeté chaque année, et le public l’aime beaucoup à présent. Vous avez sans doute raison en mentionnant que la dernière trilogie rend nostalgique de films comme Halloween 4. Je sais que Malek Akkad explore l’idée d’une adaptation télé de la franchise. Mais c’est le jeu d’Universal. J’adorerais le faire avec Alan McElroy [scénariste d’Halloween 4, NDR]. Évidemment, nous devons y être invités, et je suis sûr qu’ils ont des personnes qui les intéressent davantage peut-être, donc nous verrons comment cela se passe. Mais je sauterais sur l’occasion à la seconde si un compromis était déposé sur la table » .
Argument de taille : le réalisateur d’Halloween 4 est totalement conscient de la cote de popularité des deux héroïnes principales de son film : « Vous gardez Rachel vivante, et vous les suivez, elle et Jamie, dans leurs nouvelles aventures. Ellie Cornell vit sur la côte Est et se porte très bien. Je viens de travailler avec Danielle Harris sur Natty Knocks et c’est une fille toujours aussi agréable. Cette suite s’appellerait Halloween 4 : part two. Soyez franc, et admettez que ça mériterait bien plus d’attention qu’un show TV » . Ignorant ainsi les éléments apportés dans Halloween 5 et 6, cet Halloween 4.2 exposerait ce qu’est devenue Jamie Lloyd, plus 35 ans après les événements dépeints dans le film. Et à ce jeu, Danielle Harris ne cache pas non plus son engouement pour cette idée : « Je l’ai dit depuis le début, j’adorerais voir où en est Jamie maintenant, en tant qu’adulte. Je ne reviendrais pas dans la saga autrement, et j’espère qu’à présent qu’ils ont les droits sur l’ensemble de l’univers d’Halloween, ils sauront trouver une timeline dans laquelle nous pourrons revenir et explorer où mon personnage est actuellement, d’autant plus que j’adorerais moi-même le savoir ! » . L’actrice, toujours très prolifique dans le monde de l’horreur, qui n’a pas caché sa déception face à Halloween Ends, a également conscience qu’un projet de ce type requiert des libertés qui ne sont plus aussi évidentes qu’à l’époque : « Les studios sont durs. Il y a beaucoup d’acteurs, beaucoup de règles. J’ai appris tout cela à la différence qu’il y avait entre Halloween 4 et 5, comparés aux deux films de Rob Zombie. Les opus 4 et 5 étaient 100% créatifs du côté des producteurs et du réalisateur, surtout au niveau du contrôle de ce dernier sur son projet. Ils étaient tous des membres d’une équipe. Maintenant, une fois un studio impliqué, vous avez d’autres éléments en jeu, prenant des décisions qui n’ont rien à voir avec de l’art, ou même l’histoire. Je souhaite sincèrement revenir à ce que c’était avant. Revenir dans l’univers Halloween en tant que Jamie mais sans l’ambiance studio. Tout simplement que ça soit comme dans les années 80 ! » .
