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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

LE SLASHER DU MOIS : FAMINE (2011)

La rubrique des Slashers du mois s’étoffe aujourd’hui d’un nouveau barjot affublé d’un masque pour commettre des crimes odieux. Et dans le cas de Famine, le côté odieux va très largement dépasser le cadre des meurtres. Ce slasher canadien, réalisé en 2011 par Ryan Nicholson (déjà responsable de l’abject Gutterballs) réunit en effet tous les ingrédients pour remporter la palme du film le plus dégueulasse de tous les temps. Sa trame somme toute standard n’a pourtant pas de quoi casser trois pattes à un canard, puisqu’elle présente une bande d’étudiants aux prises avec un tueur sur un campus. L’assassin a revêtu pour la peine la combinaison de la mascotte du lycée, les jeunes sont cons comme la Lune, les meurtres sont gores et grotesques, aucun doute : tout est fait pour se bidonner. Malheureusement, le second degré est ici reculé de quelques milliers de kilomètres pour atteindre le confin des abysses de la plus risible des désolations. En fait, l’idée est simple : tout est fait pour que l’on y croit pas un seul instant. On dépasse donc le simple mauvais film, la mauvaise réalisation, la mauvaise interprétation et le mauvais scénario. Ici, ces éléments (certes tous très mauvais) sont en plus recouverts d’une très mauvaise volonté, qui rend l’ensemble aussi insignifiant qu’indigeste.

« Salut toi, ça te dit de jouer dans un mauvais film ? »

Commençons par les acteurs, dont le statut est totalement illégitime, tant la nullité est immense. S’il est incontestable que l’équipe d’interprètes (sur)joue intentionnellement au plus mal, cela n’excuse en rien et confirme une fois de plus que les blagues les plus courtes sont les meilleures, et qu’ici, le souhait éventuel de faire rire n’est qu’un ratage supplémentaire sur l’ardoise. Les stéréotypes ne sont pas en reste (tueur, campus, défilé de pétasses, tout y est), aucun mystère à lever sur ce point. Une héroïne décérébrée qui hurle comme une hyène enragée, la teubée de service qui vaque lunettes de travers pour avoir l’air encore plus débile, et des profs qui semblent plus jeunes encore et plus cons que leurs élèves… Poursuivons avec une réalisation déplorable, aussi rythmée qu’un épisode de Joséphine ange gardien, et d’un scénario aberrant au point de se demander comment il a été possible de convaincre quiconque de produire pareille débâcle. Enfin, concentrons-nous sur le vice principal qui nous intéresse ici : le tueur, déguisé en pseudo Mario Bros en chemise de bûcheron pour cacher son identité dont on se fout totalement à la vue de la navrante suite de situations plus pénibles les unes que les autres qu’il ose lancer à la vue du malheureux spectateur.

Quatre images dévoilant tout le potentiel de crédibilité des acteurs du film.

Déjà, parlons du titre, histoire de ne pas passer à côté d’une subtilité éventuellement camouflée sous cet amas déplorable. La ‘famine’ en question est une sorte de mission annuelle imposée au corps étudiant, invité à jeûner pendant 24 heures au profit (improbable) d’une sensibilisation à la faim dans le monde. Du n’importe quoi en puissance, condamnant une vingtaine d’élèves à se retrouver enfermés dans le campus sous la surveillance de quelques profs restés pour l’occasion (on cherche encore le rapport). C’est alors que notre tueur en mousse débarque avec son arsenal d’armes, prêt à éradiquer quelques connards à grands coups de couteau, d’acide, de pistolet à clous, d’épée, de marteau, ou même au lave-vaisselle quand la situation le permet. Il faut dire que les libertés prises par le réalisateur semblent sans limite, puisqu’on a droit à un scalp gore, des effusions de sang interminables suite à un poignard planté en pleine tête, à une masturbation à la barre caramel (non, vous ne rêvez pas), à la découpe d’un téton lors d’une séquence de torture pas piquée des hannetons, et à une éjaculation faciale en mode Scary Movie du pauvre. Un défilé aussi acerbe que ridicule, mené au rythme de quelques vomissures de hard rock bien pourraves pour ensevelir définitivement le désastre.

« Pitié monsieur le tueur, sortez-moi vite de ce film de m… ! »

Un cauchemar à tous les étages, donc, dont le tourbillon de stupidité s’accélère encore lors de la révélation complètement what the fuck du duo de tueuses malades qui justifie leurs actes dans quelques bredouillement d’une bêtise sans nom. Le final est donc un festival encore plus rance et pathétique que ce qu’on nous avait servi jusqu’à lors. Puis un miracle survient enfin : le générique final, la délivrance ultime d’un voyage au bout de l’horreur, dans tous les sens du terme. Alors, bilan : le film est-il drôle ? A-t-il quelque chose du charme si particulier des années 80 ? La réponse est définitivement non. Le Canada et Ryan Nicholson ne réinventent pas le mythe, ni ne l’illustrent même avec respect, originalité, ou paré de la moindre envie de servir le genre en y inscrivant un nouveau tueur digne héritier d’une mode qui lasse quand elle s’enlise ainsi dans autant d’incohérence. Ryan Nicholson (décédé en 2019 d’un cancer du cerveau) a pourtant été un maquilleur hors pair ayant travaillé sur de prestigieuses productions telles que Les chroniques de Riddick, Dreamcatcher, ExistenZ, ou Scary Movie 1 & 3, mais un bien piteux réalisateur. Les 80 minutes de métrage sont un supplice qui donne envie de ne plus jamais voir de slasher movie de sa vie. Autant dire le danger de ce genre de déchets, qu’il faut vite éliminer et faire suivre d’un visionnage d’un autre film, histoire de se laver de cette infâme déjection.

Dans le film, tout le monde meurt. Même le spectateur, mais d’ennui…
FAMINE, UN FILM DE RYAN NICHOLSON, CANADA, 2011
les + : il n’y a strictement rien à sauver dans ce film, hormis peut-être ce que l’allure du déguisement du tueur pouvait faire croire au spectateur, en ne lui apportant évidemment jamais.
les – : le nul absolu a un nouveau visage : ce film, et un nom : son réalisateur Ryan Nicholson.
la meilleure séquence du film : le meurtre au lave-vaisselle, juste parce que ça n’avait encore jamais été fait.
Les pires scènes du film : les allusions salaces, l’héroïne stupide… oh et puis pourquoi on s’emmerde encore à parler de ce film ?!
Verdict : *****
DANS LE MÊME ATROCEMENT MAUVAIS GENRE :
GUTTERBALLS, du même réalisateur

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