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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

SAGA HALLOWEEN : LES RÉVÉLATIONS DE JAMIE LEE CURTIS

En juillet 2002, alors en pleine promotion d’Halloween Resurrection, Jamie Lee Curtis répondait aux questions du site Film Threat. L’occasion de revenir sur son parcours au cinéma, et plus particulièrement dans les films d’horreur qui ont ponctué le début de sa carrière hollywoodienne. Interrogée quant à son implication potentielle dans Halloween III et 4 en leur temps, celle-ci répond : « On m’a en effet proposé de jouer dans Halloween III, peu de temps après la sortie du 2. Mais je trouvais l’histoire bizarre. Et en ayant fait Halloween II, j’avais payé ma dette ‘de cœur’ à John et Debra [Carpenter et Hill, NDR]. Il était temps de changer d’optique, pas de refaire un nouvel Halloween. Vingt ans après, oui, il était temps. Puis Halloween III n’avait pas de rapport avec Laurie et Myers, donc dans un sens, je ne me sentais pas redevable de jouer dans ce film ». Elle y fera toutefois une apparition… vocale, à travers un combiné téléphonique et l’alerte du couvre-feu dans la ville de Santa Mira. Elle refusera d’un revers de la main toute participation à Halloween 4, lancée dans d’autres projets, et surtout trop heureuse de s’être extraite des films d’horreur pour y replonger sans raison. En 1988 en effet, tandis qu’Halloween 4 était mis en chantier, l’actrice tournait Un poisson nommé Wanda, un succès qui lui vaudra une consécration mondiale. La belle s’éloigne donc sans regret des slashers dans lesquels elle avait joué jusque-là. « Je garde toutefois un bon souvenir des films dans lesquels j’avais tourné. Je ne saurais dire lequel était meilleur ou pire que l’autre. Le bal de l’horreur est peut-être le moins bon, mais faire ce film, et l’argent qu’il m’a fait gagner, a aidé mon sentiment de devenir indépendante ».

Jamie Lee Curtis à gorge déployée dans Le monstre du train

« J’ai beaucoup aimé Le monstre du train. Il est fun et tient en haleine. Ben Johnson était un camarade très agréable, et John Alcott s’est chargé de la photographie puis s’est ensuite occupé de Shining, qui est vraiment génial. J’ai de bons souvenirs du Monstre du train. Le tournage dans cette locomotive, toujours de nuit. C’est un bon film qui maintient son suspense jusqu’au final ». Mais cette panache pour le tournage des films d’horreur a ses limites. « Je déteste le faux sang. Ca a une odeur étrange, ça colle, et ça sèche incroyablement vite. Il s’accroche à votre peau beaucoup trop vite ». Quant au tournage d’Halloween II, qui clôturait le début de carrière de l’actrice dans les films d’horreur, les souvenirs de Jamie Lee Curtis sont aux antipodes de ceux qu’elle éprouve au sujet du premier film. « C’est facile de dire qu’Halloween II est un navet, même si je le dis moi-même ! Mais tourner ce film a été un cauchemar. C’était long et tellement moins amusant que sur le premier film. Je devais porter cette perruque et cette blouse trop courte tout le long du film ». Une perruque indispensable puisque l’actrice avait les cheveux courts en 1981, et le film faisait suite directe à La nuit des masques. « Voilà pourquoi mes cheveux ont l’air si artificiel ». De plus, les relations étaient froides entre le réalisateur Rick Rosenthal et John Carpenter, qui a été appelé à retourner certaines scènes. « John n’était pas très chaud à l’idée de réaliser le film. C’est lui-même qui a opté pour Rick Rosenthal, qui était très jeune à l‘époque, et qui n’avait réalisé je crois que des films éducatifs jusque-là. Mais personne ne tourne un film aussi rapidement que John. Pas seulement parce qu’il est rapide, mais parce qu’il sait exactement ce qu’il veut, comment il le veut, et que toute son équipe autour de lui sait comment il fonctionne. Avec Rick, ça n’a pas été aussi simple. J’admets que je n’étais pas aussi présente que ça dans Halloween II. Mais tout était différent. Tout était plus grand, et plus long. Une toute autre gamme que pour le premier Halloween. À l’époque, je n’étais pas très fière d’y avoir participé ».

Halloween II ne fait pas partie des meilleurs souvenirs de tournage pour l’actrice…

« Je me suis beaucoup investi dans Halloween 20 ans après car je tenais non seulement à ce que le film soit bon, mais qu’il soit crédible et logique dans le cheminement de la vie de Laurie Strode. Bien-sûr, on peut imaginer que ça vie n’aurait pas été la même sans ses souvenirs douloureux. Elle aurait pu finir en asile psychiatrique bien plus tôt. Mais la mort de ses amis dans le premier film et toute cette terrible expérience lui ont permis de grandir et d’évoluer. Elle n’est plus cette petite fille timide et réservée. Elle est forte, bien que détruite. Et le retour du fruit de ses angoisses dans Halloween 20 ans après conduiront au stade ultime de son destin ». Sur ce schéma narratif, Halloween H20 devait être le dernier pour Jamie Lee Curtis. Et quand le site Film Threat lui demande pourquoi elle participe encore à Halloween Resurrection, elle répond : « Halloween H20 était un tel succès, et j’avais dans mon contrat l’obligation d’apparaître dans l’opus suivant si celui-ci devait être mis en chantier. Dans les termes, mon contrat ne m’obligeait qu’à un caméo de 30 secondes, mais encore une fois, j’étais soucieuse du traitement qui allait être fait de mon personnage. C’est pourquoi j’ai tourné dans toute la scène d’ouverture, pour en finir avec Laurie Strode et permettre à la saga de s’orienter vers de nouvelles possibilités. Puis c’était important pour moi de rendre justice aux fans qui ont salué mon retour dans la saga avec H20. Je ne pouvais pas me limiter à un caméo après ça ».

H20 marque l’apothéose de l’implication de Jamie Lee Curtis dans le rôle de Laurie Strode

« J’ai tourné pendant quatre jours pour Halloween Resurrection. C‘était à Vancouver. C’est une belle ville, même s’il y pleut tout le temps. Et ça a été un plaisir de retrouver Rick Rosenthal. » Quant à l’avenir de la saga, avec Halloween Resurrection, l’actrice assure le show, mais ne met pas sa main à couper. « C’est le plus moderne de tous les Halloween. Avec ses recours aux nouvelles technologies, Michael Myers est définitivement ancré dans le 21e siècle ! Je pense que le public appréciera, même s’il n’est plus le même qu’il y a vingt ans« . Sorti en juillet 2002 aux États-Unis et distribué à l’international, Halloween Resurrection n’a pas remporté le même succès qu’Halloween 20 ans après, et conduira au silence de la saga pendant quelques années, avant que soit considérée l’idée d’un remake, à l’image de la mode s’étant installée à Hollywood ces années-là.

Halloween Resurrection, le caillou dans la chaussure de Jamie Lee Curtis…

Interrogée par le magazine Première lors de la sortie d’Halloween 2018, Jamie Lee Curtis affirme ne jamais en avoir eu marre la saga qui l’a fait connaître : « Non, ça a fait ma carrière ! J’ai été très vite couronnée scream queen mais j’ai su rendre ma couronne à temps. Juste après Halloween II, en fait. Celui-là, je l’avais fait parce que c’est une suite directe, qui commençait une minute après le premier épisode, donc je ne pouvais pas ne pas être dedans ! Entretemps, j’étais allée au Canada tourner quelques films d’horreur merdiques et j’ai très vite compris, ayant été élevée dans le show business, que ce truc de scream queen ne pouvait pas durer. Si tu portes cette couronne trop longtemps, ils ne verront bientôt plus que ça. Et dans tous les cas, quelqu’un finira par te la voler. J’ai donc fait Halloween II, la boucle était bouclée, c’était fini, bye bye. J’ai eu de la chance, parce qu’en l’espace de quelques mois, j’ai signé pour ce téléfilm sur Dorothy Stratten [Meurtre d’une créature de rêve, NDR], le film romantique Love Letters et Un fauteuil pour deux. J’avais une toute petite fenêtre de tir, mais j’ai réussi à l’utiliser pour échapper au destin qui m’attendait. »

Le croquemitaine dans la peau, comme un rappel de vaccin tous les 20 ans…

Jamie Lee Curtis n’a jamais caché son aversion pour le genre horrifique. Vous n’entendrez jamais d’elle d’autres mots que ceux-ci à ce sujet. « Je déteste les films d’horreur. Dans la vie, tout me fait peur ! C’est la raison pour laquelle je ne suis absolument pas attirée par ce genre de films. Je n’aime pas avoir peur. C’est un sentiment qui me dérange énormément et j’admire ceux qui puissent trouver un certain plaisir dans ce genre de situation. Je peux vous dire que lorsque je tourne dans les aventures de Halloween, je n’ai vraiment pas l’impression de jouer ! Il n’y a aucune préparation psychologique quand je joue dans ces films. Ce sont chez moi toujours des réactions qui ne sont que des manifestations naturelles de ma propre expérience dans ma vie quotidienne. Quand je joue dans un film d’horreur, je fais jouer en permanence un véritable lien émotionnel avec la peur car je suis une personne qui peut être effrayée par tout et vraiment rapidement« . Questionnée au sujet de ses films préférés dans sa carrière, elle répond après un petit silence : « Cela peut paraître vous étonner mais, même si je n’aime pas ce genre de films, Halloween restera l’une de mes plus belles expériences. Sinon, j’ai toujours du mal à devoir faire un choix parmi mes films mais je dirais Un poisson nommé Wanda et True Lies. Je crois que cette passion m’a prise dès que j’ai mis pour la première fois un pied sur un plateau de tournage. Je me suis immédiatement sentie chez moi et, au fur et à mesure que j’ai évolué dans cette profession, j’ai eu ce sentiment très étrange de trouver enfin une famille.« 

Un dernier affrontement avec Michael Myers avant une retraite méritée ?

Sur la trilogie signée David Gordon Green (Halloween 2018, Halloween Kills et Halloween Ends), Jamie Lee Curtis se nourrit des dernières bribes de son personnage lors de son affrontement final avec le croquemitaine : « Dans 50 ans, on m’aura oubliée, mais les films resteront« . Lorsqu’elle repense à cette nouvelle reprise de son rôle, pour la septième fois dans une saga de 13 films, elle indique : « C’est incroyablement rare et inattendu. Pour moi, la beauté de l’aventure est que je ne m’y attendais pas du tout ! Donc, à chaque fois que ça s’est présenté, j’en ai profité. Ça arrive rarement, il n’y a que quelques films où un acteur a joué le même rôle pendant aussi longtemps, mais ce qui m’intéresse aussi, c’est l’évolution de ce personnage, ce n’est pas seulement le fait de rejouer le rôle, mais nous racontons des histoires sur ce qui arrive aux gens quand ils survivent à une telle violence… et quel est le résultat de tout ça. Ce n’est pas tellement le fait que la personne poursuit sa vie, mais que le résultat est une personnalité traumatisée. Et nous explorons cela dans ces trois films. Donc, ça a été excitant, dramatique et stimulant. J’ai eu la chance de pouvoir construire quelque chose, mais quoi que je fasse, Laurie Strode et Jamie Lee Curtis sont collées l’une à l’autre pour la vie, et jusqu’à la mort ! Quand je mourrai, l’actrice d’Halloween mourra aussi, c’est sûr.« 

(sources : Première, Télé-loisirs, Film Threat, Le Parisien, RTBF)

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