Bien qu’on admette une certaine surenchère de la part des studios pour les productions horrifiques des années 80 et 90 pour apporter la touche de gore nécessaire à la satisfaction du public, force est d’admettre que le côté excessif de ces effets décrédibilise totalement l’acte en lui-même. La saga Halloween, dès son quatrième opus avec la « résurrection » de son principal protagoniste et du Dr Loomis, malgré la terrible explosion à la fin de l’opus 2, était déjà signe qu’il ne fallait plus chercher à rendre crédible les actions se déroulant dans le film. Dans Halloween 6, le meurtre de John Strode est l’un des plus emblématiques exemples de la barbarie de Michael Myers, de la créativité des scénaristes, et de l’audace visuelle des responsables des effets spéciaux. Le résultat, graphiquement époustouflant (si ce n’est explosif !), reste complètement absurde, comme l’attestent les propos d’un véritable médecin sur YouTube, Jordan Wagner, officiant sur le compte Docteur ER. Il déclare, après avoir revu cette séquence en ligne :
« Oh, bon sang. Et ce bruit ! Bon, en règle générale, Michael Myers utilise toujours une énorme couteau de cuisine, donc je suppose qu’il est collé dans l’abdomen. De quelles structures devez-vous vous soucier ? Il y a en grande partie les intestins, l’omentum et l’estomac, et derrière se trouvent les principaux vaisseaux sanguins de la colonne vertébrale. Blessures par électrocution… cela dépend essentiellement de la quantité d’énergie injectée. Ici, évidemment, ça semble beaucoup trop. Généralement, c’est le courant alternatif qui provoque des contractions de flexions. Mais faire mousser la bouche, je pense que ce sont des effets dramatiques ajoutés. Pour voir de la mousse sortir de la bouche, il faut que la personne soit sèche, assoiffée, comme on le voit avec certains rongeurs enragés. Là, allons ! Non ! Que se passe-t-il réellement ? Pourquoi meurt-on par électrocution ? Le plus couramment, c’est un arrêt cardiaque. Vous brûlez vos nerfs, vous brûlez vos tissus, vous provoquez une rhabdomyolyse. S’il y a suffisamment d’énergie, quelque chose pourrait-il exploser ? Peut-être. Mais je n’ai jamais vu ça. Étant médecin aux urgences, il y a peu de chance que je découvre un jour ça aux urgences. Un cas comme ça sera directement envoyé à la morgue. Du moins je l’espère ! ».
