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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

LE SLASHER DU MOIS : DARK RIDE (2006)

Faux remake de Massacre dans le train fantôme de Tobe Hooper (1981), Dark Ride, réalisé en 2006 par l’inconnu Craig Singer, a toutes les raisons d’être un slasher new age avec le doux parfum de la nostalgie, et un regard assidu sur le genre pour pouvoir créer la surprise et contenter les jeunes spectateurs avides de frissons, tout comme les aficionados habitués du genre. Pourquoi ? Parce qu’en tant que remake, il va pouvoir dépoussiérer un classique oublié, et profiter d’un cadre exceptionnel (en l’occurrence, un parc d’attraction abandonné) comme prétexte à toutes les horreurs ; ne manquant ni de potentiel, ni d’initiatives originales. Le train fantôme, la grande roue, la galerie des miroirs, les labyrinthes, le tout parsemé de faux sang… et de vrais cadavres ! Autant dire que tous les ingrédients sont là pour faire de Dark Ride un fleuron du genre, une pépite, un bijou.

Derrière le masque, la folie brute.

Bon, ben au final il n’en est rien. Le film file, avec son lot de bonnes intentions, vers un looping trop vertigineux dont les rails rouillés vont causer le formidable accident. Et ça ne démarrait pas si mal que ça, avec comme trame la bande de jeunes partie en goguette sur les routes du New Jersey et qui fait une halte dans le fameux train fantôme maudit suite aux meurtres de deux jumelles perpétré par un tueur sadique fraîchement évadé. Rien d’original, certes, mais de quoi remplir le cahier des charges avec panache. La réalisation a beau être foireuse, les acteurs mauvais et les situations stéréotypées, ce DTV pouvait encore tenir la tête hors de l’eau grâce à son tueur au look bien léché : Jonah, une armoire à glace difforme au QI d’une tomate cerise qui hante l’arrière décor de ce manège de l’horreur. Sympathiquement masqué (un revêtement de poupée de porcelaine cassée) et solidement armé (une serpe-machette finement aiguisée), notre tueur est le dernier espoir pour le film de s’en tirer avec quelques honneurs. Malheureusement, là encore, la recette ne prend pas. La faute à une majorité de meurtres hors champ, pourtant amorcée par l’incroyable tranchage de gorge d’une blonde en plein exercice de fellation ! Une scène énormissime qui marque le début de la chute du film dans un ennui sans fin. Car la suite des événements de sont pas du tout du même acabit. Les personnages se promèneront ça et là à la recherche d’une sortie, pour finalement apparaître ensuite morts sans qu’on n’ait la moindre idée de ce qui leur sera arrivé.

Des personnages qui s’ennuient à peu près autant que nous…

Et le niveau d’interprétation étant ce qu’il est, pas étonnant qu’on ne se soit pas attaché une seule seconde aux personnages. Leur sort n’intéressera donc personne, surtout quand même leur mort est absente de la bobine et que seul le résultat, passablement bâclé, nous soit balancé en pleine figure. Un malheureux flic sera toutefois une victime de premier choix, recevant un coup de machette en pleine tête, découpant le crâne en deux comme s’il s’agissait d’une vulgaire pastèque. La gorge de la blonde et le crâne du policier ayant à eux seuls éculé l’entièreté du budget, il reste au film quelques effets de lumières et des faux semblants pour rouler tout doucement vers un final poisseux, non dénué de surprise quant à l’identité du tueur et d’un éventuel partenaire de jeu, mais qui n’est pas assez sévère pour rester dans les mémoires.

Malgré un budget microscopique, l’ambiance se prêtait à un bien beau résultat.

Dans cette soupe à la grimace, que reste-t-il vraiment du Massacre dans le train fantôme original, dont ce Dark Side s’attire honteusement le mérite d’être un remake ? Pas grand-chose, puisque le film de Craig Singer s’accapare en fait de beaucoup d’autres métrages du genre, qu’il préfère citer plutôt que rendre hommage, parce que c’est plus facile et que ça coûte moins cher. Des posters d’Evil Dead et de Dracula, un clin d’œil facile à Massacre à la Tronçonneuse, et un personnage faisant écho à la Quatrième Dimension et à Psychose, et le tour est joué. Sans être un chef d’œuvre du genre, le film de Tobe Hooper méritait donc un traitement plus officiel et surtout plus respectueux. Ici, Dark Ride a plus du petit nanar du samedi soir sur une chaîne câblée que du remake référentiel comme ses voisins de la nouvelle vague. Dommage pour Jonah, dont on ignorera le vrai visage, et qui finit planté au mur, adulé par son frère qui dépeint les horreurs familiales avant de laisser la final girl s’enfuir comme si de rien n’était. Le générique s’entame donc sur un film paresseux qui se sera tout de même offert le luxe de poser la caméra sur la berge du célèbre Pacific Park de Santa Monica, à Los Angeles (où furent également tournés Cellular, ou Sharknado, pour ne citer que… d’emblématiques exemples).

Jonah, un Leatherface sans tronçonneuse à la démence tout aussi meurtrière…

DARK RIDE, UN FILM DE CRAIG SINGER, USA, 2006

● les + : un lieu hors du commun, propice à toutes les trouilles…
● les – :
des situations bien peu originales, et surtout une réalisation dégueulasse !
● meilleure scène du film :
le meurtre à la fellation, tellement incroyable qu’il en est sublime !
● pires séquences du film :
les meurtres en hors champ, et le final à l’amer goût d’inachevé…

Verdict : *****

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