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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

Halloween 5 : the killer inside me, le script disparu

Un des éléments qui a contribué à ce que la production d’Halloween 5 démarre aussi vite après le précédent opus, c’était la certitude de la part de Moustapha Akkad que l’équipe d’Halloween 4 allait poursuivre l’aventure. Motivé par le succès immédiat du Retour de Michael Myers, qui a remboursé plus que son investissement lors de son premier weekend d’exploitation (6,830 millions de dollars pour un budget de 5 millions), et peut-être même un peu aveuglé par ce succès, Akkad lance Halloween 5 en vue d’une sortie l’octobre suivant. « On m’a demandé de revenir pour Halloween 5« , confie le réalisateur Dwight Little. « Ils me l’ont même demandé plusieurs fois. Mon sentiment était que la fin de notre film était presque parfaite et que je ne savais pas quoi faire après cela. Je savais qu’ils étaient tenus de faire une nouvelle séquelle au vu du succès de la nôtre. Elle leur a permis de gagner beaucoup d’argent donc ils avaient raison d’en lancer une autre. Mais je trouvais que j’avais fait de mon mieux et que je m’en contenterai. Trop heureux de ce qu’Alan [B. McElroy, scénariste d’Halloween 4, NDR] et moi avons réussi à apporter à la saga. Le fait que tout allait de l’avant prouvait que nous avions fait les choses bien ».

Ni Dwight Little ni Alan B. McElroy n’étant partants pour cette suite, Moustapha Akkad dut se tourner vers de nouveaux talents. Le producteur Ramsey Thomas, succédant à cette tâche à Paul Freeman sur Halloween 4, suggéra à Akkad le scénariste Shem Bitterman, qui avait vraisemblablement déjà soumis à l’époque une ébauche de script pour Halloween 4. Bitterman écrivit un scénario baptisé Halloween 5 : the killer inside me (« le tueur en moi« ), centré sur Jamie Lloyd en tant que nouvelle tueuse poursuivant les méfaits de son oncle croquemitaine. Comme il l’expliquait plus tard au Los Angeles Times en 1990 : « J’ai torché Halloween 4 en une semaine. Quand ils m’ont demandé d’écrire Halloween 5, je l’ai fait en 3 jours. C’était comme faire une bande dessinée, mais ça m’a payé les factures ». C’est à cette période que Moustapha Akkad rencontra Dominique Othenin-Girard sur la recommandation de Debra Hill. Ce dernier choqua Akkad en déchirant et jetant à la poubelle le script de Bitterman au nez du producteur pendant leur premier rendez-vous. En tout et pour tout, il lui proposa une alternative conçue avec le soutien d’un autre scénariste, Robert Harders. Leur histoire, totalement à contre-courant des précédents métrages, s’inspirait de Frankenstein de Mary Shelley, impliquant une résurrection d’un Michael Myers qui, remis sur pieds, n’était plus le tueur sanglant que l’on connait, car libéré de sa folie meurtrière en la passant à sa nièce, il devenait une créature façon Frankenstein errant en quête d’un but (on pense presque irrémédiablement à Halloween II de Rob Zombie). Sam Loomis, après avoir passé trois films à combattre Myers, allait soudainement tenter de le protéger contre la colère des habitants de Haddonfield, sans pour autant réussir à empêcher la destruction du monstre par cette haine que Myers avait lui-même généré dans sa contrée. Pas réellement impressionné par cette idée, Moustapha Akkad confia toutefois à Othenin-Girard les rennes du projet, et à son acolyte de remanier le script de Bitterman. Le réalisateur suisse accepta, mais Harders déclina l’offre. Après de nombreux remaniements, et surtout parce qu’il lui était impossible d’accepter le script initial de Bitterman, Dominique Othenin-Girard finit par écrire lui-même, accompagné de son ami Michael Jacobs, un scénario plus traditionnel exposant le retour du tueur masqué, de sa nièce traumatisée, et d’un Loomis toujours plus revanchard. Moustapha Akkad fut ravi de cette nouvelle ébauche, et le film passa directement en amorce de tournage, avant même que le scénario ne soit terminé. Bien que rien de ce que Shem Bitterman avait écrit ne subsista dans le film final, son nom fut tout de même crédité au générique au titre de scénariste. Le duo Othenin-Girard et Jacobs avait alors 6 semaines pour fignoler des détails techniques et repérages de lieux avant que les caméras ne se mettent en marche. À titre comparatif, Halloween 2018 a eu une année pour effectuer ces mêmes démarches. Halloween 5 se mit en place, flanqué du sous-titre The Revange of Michael Myers (qui n’apparait toutefois que sur l’affiche mais pas dans le film), tandis que le titre de travail était Halloween 5 : and things that go bump in the night (« les éléments qui surgissent dans la nuit« ), en référence à une ligne de dialogue de Jamie Lloyd à un policier dans le scénario original.

(sources : Taking Shape, IMDb, zeshapehalloween)

Le producteur exécutif Moustapha Akkad face à l’urgent casse-tête Halloween 5

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