ZESHAPEHALLOWEEN

L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

THE MOVIES THAT MADE US : HALLOWEEN

La nouvelle ère des plateformes de vidéos à la demande a su développer son potentiel pour ne pas présenter que du cinéma au sens propre. Après la course pour dévoiler le dernier film sorti sur grand écran, le plus grand panel de classiques, les dernières séries tendances, des inédits ou des productions originales, les nouveaux géants de la télévision proposent aujourd’hui de se plonger dans l’envers du décor, afin de découvrir dans un format court et animé les secrets des films les plus emblématiques de l’histoire du cinéma. The movies that made us (baptisé chez nous Les films de notre enfance) est une compilation de documentaires modernes sur les rouages de films cultes (de Robocop à Jurassic Park en passant par Maman j’ai raté l’avion). Déclinaison astucieuse de The toys that made us (Les jouets de notre enfance en VF), cette série de 3 saisons à ce jour et de 16 épisodes présente la genèse et l’élaboration de ces métrages avec un second degré et une pédagogie pétillante. Dans le cas de Halloween (premier épisode de la saison 3), l’objectif est de revenir sur les origines du projet, et de la composition de son équipe qui, par ce subtil assemblage de talents et d’idées, a mené ce succès critique et commercial dont les suites continuent d’envahir les écrans plus de quarante ans plus tard.

The baby sitter murders… tout un projet.

Irwin Yablans, producteur emblématique des trois premiers opus de la saga, revient sur son parcours et sa rencontre avec John Carpenter, dont il distribue le film Assaut, et auquel il expose son idée de film sur l’attaque de baby-sitters lors d’une nuit terrifiante. The baby sitters murders deviendra Halloween en se déroulant la nuit du 31 octobre. L’implication de Yablans ne s’arrêtera pas aux grandes lignes de l’idée du film, puisque c’est également lui qui souhaite que le travail sur la suggestion soit au centre de la réalisation. À contrepied des productions horrifiques de plus en plus nombreuses dans les années 70 (de L’Exorciste à Rosemary’s Baby en n’omettant pas La Malédiction et bien entendu Massacre à la tronçonneuse), les effets graphiques allaient rester en second plan, si ce n’est complètement absents de la bobine. En résulte un film culte très peu sanglant, misant sur l’effet psychologique du spectateur qui allait avoir la part belle au développement de son imagination propre devant les images qui défilent sous ses yeux. La motivation et les idées de tout à chacun sur Halloween n’auraient bien sûr pas pu mener loin sans l’aide financière de Moustapha Akkad. Négociant les 300.000$ nécessaires à la mise en chantier, Yablans se rend bien-sûr compte qu’il ne se place pas au niveau des autres productions de l’époque (l’année 1978 comptait sur les 20 millions de dollars de la suite des Dents de la Mer ou des 55 millions de Superman, le film) mais ne s’écartait pas de l’amour du cinéma qui animait l’équipe. John Carpenter et Debra Hill au scénario, leurs amis à la technique (le chef décorateur Tommy Lee Wallace et sa femme Nancy Loomis qui joue Annie, et bien entendu Nick Castle sous le masque du tueur), puis la quête du casting parfait pour mêler la fraîcheur de la jeunesse (Jamie Lee Curtis dans son premier rôle pour avoir été la fille de Janet Leigh, la victime emblématique de Psychose) à la dureté de la traque du mal (Donald Pleasence, deuxième choix après Christopher Lee, mais véritable pilier du film de par son expérience et son professionnalisme malgré quelques verres de trop sur le tournage).

H1lame
Chez les Curtis, le goût pour l’horreur est héréditaire…

The movies that made us ne lésine sur aucun des éléments qui a mené au succès de Halloween. En effet, tous les sujets sont traités avec une dextérité et un rythme qui traduisent la bonne humeur générale sur le tournage. Presque un « film de potes » durant lequel chacun y mettait du sien, Halloween a pu compter sur des talents variés (notamment Dean Cundey qui finira par être un inconditionnel de l’équipe de Steven Spielberg), l’implication de son équipe (Jamie Lee Curtis aidait à la mise en place des décors, le masque du tueur était revêtu par pas moins de six personnes dans le film, le chef décorateur était également acteur et monteur, Carpenter a signé la réalisation, le scénario, la musique et la production) et les petits détails entrés depuis dans la légende (la transformation du masque du capitaine Kirk de Star Trek pour Michael Myers, la démarche du tueur, la composition de la musique, le souffle de fraicheur apporté aux dialogues des adolescentes grâce à Debra Hill, la vue subjective, la quête des citrouilles en plein printemps, les conflits entre Carpenter et Donald Pleasence…). De toutes les anecdotes disséquées, beaucoup de l’intérêt de ce documentaire repose aussi sur les révélations de Irwin Yablans quant à la distribution du film et la façon dont le public a réagi. Ce succès légitime qui a été finement étudié et a grandi jusqu’à devenir un incontournable de l’époque, inscrit pour l’éternité à la case annuelle du 31 octobre. Une issue qui récompense une équipe surdouée et un film à l’impact fort dont les déclinaisons et plagiat ont nourri une époque dorée pour le cinéma de genre. The movies that made us ne passe pas non plus à côté de la motivation qui anime l’équipe depuis le tournage. Les interventions de Nick Castle, Irwin Yablans Tommy Lee Wallace et tous leurs consorts (jusqu’à David Gordon Green, réalisateur d’Halloween 2018) traduisent de cet état d’esprit jeune, dynamique, et définitivement professionnel. Une bonne humeur contagieuse qui donne une irrésistible envie de revoir le film… encore et encore.

The movies that made us, à retrouver dès à présent sur Netflix

Au Suivant Poste

Précedent Poste

Poster un Commentaire

dix-sept − 14 =

© 2024 ZESHAPEHALLOWEEN

Thème par Anders Norén