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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

SAGA HALLOWEEN : L’HÉRITAGE DE MICHAEL MYERS (3/3)

RETROUVEZ LA PREMIÈRE PARTIE DE CET ARTICLE AVEC LES PROPOS DE NICK CASTLE ET TONY MORAN (INTERPRÈTES DE MICHAEL MYERS DANS LE FILM ORIGINAL DE JOHN CARPENTER) EN CLIQUANT ICI.

LA DEUXIÈME PARTIE AVEC LES RÉVÉLATIONS DE WILL SANDIN (HALLOWEEN), DICK WARLOCK (HALLOWEEN II), DON SHANKS (HALLOWEEN 5) et CHRIS DURAND (HALLOWEEN H20) ICI.

Avec les films de Rob Zombie, Tyler Mane est prêt à tous les affronts vis à vis du conformisme…

En 2007, à l’heure où les plus grands classiques de l’horreur passent sous la presseuse des remakes, la saga Halloween amorce un remaniement complet. Rob Zombie, aux commandes des deux métrages, confie à Tyler Mane, l’un de ses acteurs fétiches, la lourde casquette du tueur masqué, à qui il prévoit un rôle d’une envergure inédite et bien plus conséquente qu’à ses prédécesseurs.

« J’ai joué Rufus en 2005 dans le film The Devil’s Rejects de Rob Zombie, et c’est de là qu’il a su avec pertinence que j’étais capable d’interpréter Michael Myers. C’était super excitant, mais pas complètement nouveau pour moi. J’avais joué Sabretooth dans X-Men en 2000, et avait une carrière de 11 ans dans le catch professionnel. J’étais donc déjà un habitué des grandes audiences.
Il y avait eu jusque-là un grand nombre de films dans la saga Halloween, alors on a voulu tout monter d’un cran. Rob souhaitait apporter davantage au personnage, exposer au public un Michael qui était le fruit de son environnement. J’ai effectué des recherches sur de célèbres tueurs en série, tels que John Wayne Gacy ou Dennis Rader, the BTK Killer. Une machine à tuer n’est-elle qu’une machine à tuer, ou y a-t-il plus que ça ? J’étais particulièrement intéressé par comment ces tueurs interagissent dans la société. Ce qui m’intriguait, c’est l’agressivité qu’ils manifestent dans leurs meurtres, comparée au calme et retrait dont ils font preuve le reste du temps, dans la vie de tous les jours. Beaucoup d’entre eux avaient l’air de gens normaux, que les voisins ne soupçonnent à aucun moment.
Sous les directives de Rob Zombie, j’ai incarné Michael comme quelqu’un qui cherchait seulement à faire partie de sa famille. Mais quand votre famille vous rejette, les choses tournent mal 
».

La lourde tâche pour Armstrong de redonner vie au croquemitaine tel qu’il était à la fin du film de 1978…

Airon Armstrong est le dernier né dans la grande famille des interprètes de Michael Myers. Et pas des moindres, puisqu’il endosse le rôle du croquemitaine dans les séquences de flash-back de la nuit de 1978 dans Halloween Kills (2021).

« J’étais le coordinateur des cascades sur le tournage de Halloween Kills, et le réalisateur David Gordon Green ne parvenait pas à trouver la bonne personne pour jouer The Shape. J’étais en train de préparer une séquence qu’on appelle ‘prévisualisation’, qui consiste à filmer et éditer des scènes d’action telles qu’elles apparaîtront à la fin dans le film, mais avec des cascadeurs au lieu des acteurs. J’ai joué le croquemitaine dans ces scènes. Et durant le montage de ces séquences, j’ai fait mention au second assistant réalisateur que je pense être en mesure d’endosser le rôle à l’image. Il m’a encouragé à en faire la demande au réalisateur. J’ai tenté, et voilà.
J’étais complètement en extase d’avoir le rôle. Je suis un grand cinéphile, et particulièrement fan de John Carpenter. J’ai grandi avec Halloween et The Thing à répétition, c’est un grand privilège de pouvoir faire partie de cet héritage.
Ayant beaucoup étudié la philosophie orientale (bushido, zen, taoïsme, bouddhisme), j’arrivais à atteindre le niveau d’immobilité et de vide propre au personnage. Michael Myers ne fait preuve ni d’égo, de jugement ou de colère. Il ne perçoit pas les notions de bien ou de mal, de vrai ou de faux. Il est, c’est tout. Ses actions par contre sont horribles et violentes, mais il n’en ressent pas de sentiments de colère ou de haine. Dans sa réalité, il serait comme un artiste qui a besoin de créer. Son pinceau est son couteau de boucher, et sa toile, la population de Haddonfield.
J’ai utilisé les bases de la pleine conscience. J’ai éliminé de mon esprit toute idée préconçue et suis resté vide. Ça n’est pas évident quand on sait que Michael Myers déambule au cinéma depuis plus de 40 ans maintenant. Mais pour l’incarner, il ne faut considérer aucun élément extérieur. Il faut juste le ressentir. Il y a proverbe zen qui dit : « 
Avant l’illumination, coupe de bois et porte de l’eau. Après l’illumination, coupe du bois et porte de l’eau ». En gros, de s’immerger pleinement dans ses tâches, même les plus fastidieuses. Quand tu coupes du bois, coupe juste du bois. Quand tu portes de l’eau, porte juste de l’eau. Et quand tu tues, tue tout simplement ».

Être ou ne pas être un croquemitaine sanguinaire, telle est la question…

James Jude Courtney est l’actuel croquemitaine à l’écran. Il aura aussi celui qui aura interprété le rôle le plus souvent (avec la trilogie de David Gordon Green de 2018 à 2022). Aux côtés de Nick Castle, avec qui il incarne le tueur masqué dans les trois films, il devient un Michael Myers partagé entre les basiques de 1978 et une version beaucoup plus présente à l’image, peut-être moins subtile mais incontestablement aussi plus violente.

« J’ai reçu un appel il y a quelques années de Rawn Hutchinson, un ami cascadeur qui m’a dit : « Hé mec, on va tourner un nouvel Halloween ! ». Je lui ai répondu : « Super, bravo à toi ! », sans réaliser qu’il me proposait en fait le rôle. Rawn était le coordinateur des cascades sur le film. Il m’indiquait que le scénario était différent des autres Halloween. Il voulait d’un gars qui avait les vraies tripes d’un acteur, pas seulement un cascadeur. Dans le registre des cascades, j’avais déjà beaucoup donné. Mais j’ai une carrière d’acteur et je me considère comme tel avant tout. Donc, lorsque le réalisateur David Gordon Green a révélé vouloir quelqu’un d’1,90m et 90kg, ma carrure précise, j’étais pris pour le rôle. Par chance, le tournage avait lieu proche de chez moi, à Charleston, en Caroline du Sud. J’ai pu m’y rendre pour un essai filmé. Après ça, je n’ai pas eu le temps de retourner à mon véhicule pour rentrer chez moi qu’on me rappelait déjà pour me donner officiellement le rôle.
Le cinéma a été le compagnon de ma jeunesse. J’étais un petit garçon qui se faisait souvent harceler, alors j’ai appris les arts martiaux à ma huitième année. Une fois que je leur avais cassé la figure, on m’a laissé tranquille. Trop, même, puisque plus personne ne m’a approché jusqu’à mes 10 ans. Je passais mon temps à regarder des films. Je marchais pendant une heure jusqu’au cinéma et j’y passais la journée. Pas d’importance si je regardais du John Wayne ou des films d’horreur. Je regardais tout.
J’ai vu le premier Halloween quand j’étais au lycée. Quand je suis sorti de la séance, je m’étais dit que ce film est renversant. Le seul autre film qui m’avait fait cet effet est Rocky. Quand j’ai eu le rôle pour le film de 2018, je n’ai même pas pris le temps de fêter la nouvelle. Je me suis immédiatement attelé à mon rôle. Quand une opportunité se présente à moi, je fonce. J’ai eu recours à un travail sur ma spiritualité ; j’ai fait appels à mes souvenirs de rites shaman appris en Amérique du Nord, du Sud et en Afrique. Ces exercices m’ont aidé à me faire une place dénuée de tout jugement. Les fans de la première heure qualifieraient Michael de Mal à l’état pur, mais je ne suis pas forcément de cet avis. Je ne juge pas un chat quand il tue une souris, parce que c’est sa nature. Dès lors, je ne juge pas Michael lorsqu’il tue parce que c’est sa nature à lui. David Gordon Green a dit n’avoir travaillé qu’une seule fois avec un autre acteur aussi investi dans son rôle que moi avec Michael Myers, et que ce gars est tombé en dépression. Mais pas moi. Quand une scène est terminée, je me dissocie de mon personnage, et redeviens moi-même.
Il y a quelque chose de spirituel aussi chez les fans d’Halloween. Ils s’identifient à Michael et ça les aide ensuite à s’exprimer et manifester des émotions ou sentiments qui libèrent leur pathologie et leur fait du bien. De façon très bizarre, Michael Myers aide à l’épanouissement personnel. Sympa, non ?
 »

(sources : esquire.com, IMDb)

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