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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

Halloween Resurrection : une « blague » pour Jamie Lee Curtis

Tandis que se termine le tournage du nouvel opus de la saga Halloween, célébrant cette année son 40ème anniversaire, il n’est pas inintéressant de revenir sur l’opinion que porte Jamie Lee Curtis sur certains éléments de sa filmograpghie. En 2015, alors en pleine promotion du film Spare Parts qui venait de sortir aux USA, l’actrice a été interrogée par le site toofab sur quel film de sa propre carrière elle considérait comme une « blague ». Sans hésiter, elle répond Halloween Resurrection. Mais si incontestablement, même 15 ans après les (mé)faits, la pilule n’a toujours pas passé, l’actrice apporte des explications objectives et réfléchies sur le film de Rick Rosenthal. « Ce film est une blague. En fait, pour pouvoir faire Halloween 20 ans après, auquel je tenais vraiment, j’acceptais la condition de devoir apparaître dans un autre film. Cette condition n’était pas négociable, étant donnée la façon dont H20 se terminait. Mais sans cela, jamais je n’aurais été dans Halloween Resurrection ». Jamie Lee Curtis précise que la raison pour laquelle elle rejette le film ne réside pas dans le fait que son personnage meurt, puisque c’était la volonté de l’actrice : « C’était l’un ou l’autre, Michael Myers ou Laurie. Tant que la menace ne disparaît pas ou que vous ne disparaissez pas, vous n’êtes pas libre. Vous ne pouvez pas vivre dans ces conditions. Je voulais donc être sûre que si nous en finissions avec Laurie, nous finissions correctement ». Du caméo de 30 secondes qui la liait par contrat pour ce film, elle décide de s’investir davantage, afin que le personnage puisse tirer sa révérence de façon plus légitime que par une seule apparition furtive.

Halloween Resurrection poursuite

Que ça soit à sa sortie en octobre 2002 ou aujourd’hui, plus de quinze ans plus tard, Halloween Resurrection a fait de nombreux déçus. Il y a du bon et surtout du mauvais dans le film de Rick Rosenthal, sutout parce qu’il clôt un peu misérablement la saga originelle avant que les remakes ne se soient emparés de la franchise. Avec le temps, le regard que l’on porte sur Halloween Resurrection n’est plus fait dans l’intention de lui débusquer ses points forts, mais pour trouver quelles sont ses erreurs et comment elles auraient pu être évitées. En d’autres mots, qu’aurait du faire Halloween Resurrection pour être un bon film, ou tout du moins un film différent.

 

Ne pas mélanger les genres
Un slasher peut être drôle, sanglant, et intelligent. Scream en est le parfait exemple. Étrangement, Halloween Resurrection a décidé de copier le style de ce modèle du genre neoslasher, et non le film Halloween 20 ans après auquel il faisait suite. Malheureusement, Halloween Resurrection n’est ni drôle, ni sanglant, et surtout pas intelligent. Il alterne et mélange la comédie adolescente, le gore coincé et les clins d’œil grossiers, quand il ne reprend pas trait pour trait des séquences d’H20 ou d’Halloween II, le charme en moins. Les marques d’humour de Marion Wittington dans H20 laissent place aux élucubrations de Busta Rhymes et du personnage de Jen, la blonde en quête de gloire. La part dramatique intensive des rapports conflictuels entre John et sa mère laissent la part à un terrible suspense : le personnage de Deckard va-t-il ou non s’investir dans la surprise party déguisée à laquelle se prête son meilleur ami ? En fait, Halloween Resurrection en fait trop avec trop peu, alourdissant ses tentatives de suspense et anéantissant son pouvoir angoissant dans toute sa longueur.

 

Savoir sortir son film à un moment stratégique
Halloween Resurrection n’a pas pris de recul sur lui-même. En effet, le film est sorti en 2002, après des métrages tels que Scream 3Jason XLa Fiancée de Chucky, des cas d’école qui se sont actualisés ou auto-parodiés pour s’identifier dans la mouvance de leur année. En compétition avec des films comme Jeepers CreepersCabin Fever ou 28 jours plus tard, Michael Myers manquait cruellement de fraîcheur dans Halloween Resurrection. Munir les candidats de mini-caméras pour inscrire le film dans un secteur branché à grands renforts de technologie moderne et le liaisons internet était vain et ne révolutionnera pas, et marquera encore moins. Même The Ring, sorti l’année suivante, reste plus avant-gardiste et frappant, en traitant pourtant de la VHS !

Ne pas faire suite à Halloween H20
Un film hommage, un suspense en crescendo, un final brutal, Halloween 20 ans après clôturait la saga avec brio. Malgré une boucle bouclée et une tête coupée, Halloween Resurrection décide de remodeler l’impact de ce final en le prolongeant sur un subterfuge de vingt minutes, pour transporter Michael Myers dans le 21e siècle et lui proposer de toutes nouvelles aventures. La première partie du film est donc considérée comme un vulgaire tour de passe-passe, une insulte à Halloween 20 ans après, mais surtout un film creux qui n’apporte rien à l’histoire ni aux personnages. Selon certains, l’idée la plus stupide d’Halloween Resurrection est d’avoir fait suite à H20. La saga pouvait certes se prolonger, mais sans pour autant revenir si bêtement sur un final aussi puissant. Un épisode alternatif avait été envisagé, à la manière d’Halloween 3. De plus, un film exposant une histoire alternative, additionnelle, à la manière d’Halloween 4, pouvait également être mis en place, conduire Myers vers un nouveau destin, sordide ou tout du moins novateur. Dans un sens, le remake de Rob Zombie est la preuve qu’une cassure peut rester intéressante et avoir du succès.

 

Ne pas privilégier le jeune public aux vieux fans
Halloween Resurrection est un film de « djeuns » qui ne s’adresse pas aux fans d’origine. Le personnage de Laurie Strode et le retour à la demeure d’enfance de Michael Myers ne suffira pas à rallier les aficionados. Il tente de réunir les tags R’n’B et la comédie adolescente, principalement via son casting partiellement amateur (le rappeur Busta Rhymes, le mannequin Tyra Banks) ou catalogué à d’autres registres (Sean Patrick Thomas de Save the Last Dance et Thomas Ian Nicholas d’American Pie) qui ne convainquent pas ou peu. La pauvreté scénaristique est flagrante puisque les clins d’oeil à la saga sont aussi récurrents que grossiers, allant jusqu’à puiser dans Le Projet Blair Witch et The Blues Brothers, en oubliant qu’aligner les hommages ne permet pas à un film de s’élever au rang des cultes cités, bien au contraire.

Savoir faire le tri dans ses séquences
On ne saura jamais pourquoi, mais le film préférera un générique sur fond noir que l’introduction alternative de la vidéo familiale dans laquelle on retrouvait la famille Myers, avec une attention toute particulière portée sur le petit Michael, déjà inquiétant. Quant aux trois fins alternatives, tout comme celle choisie pour la bobine finale, elles ne font que prouver une fois encore qu’après Halloween 20 ans après, il n’y a aucune séquence possible d’en finir avec Myers, et/ou également capable de surprendre ou de contenter le spectateur. L’impression d’être abusé, trahi, mené en bateau, est contante. Cette action répétée est particulièrement décourageante, fait récurrent dans les slasher movies.

 

Ne pas se moquer de la logique
Non seulement Halloween Resurrection se moque des fans avec Busta Rhymes jouant les karateka face à un Myers lobotomisé de toute son énergie destructrice, mais il se moque aussi de la logique. Une faute impardonnable pour ceux qui peuvent encore excuser les écarts de casting ou les libertés prises en matière d’humour. Se moquer de la logique comme le fait Halloween Resurrection, c’est plomber l’affrontement entre Laurie et Myers avec l’usage d’un piège par Laurie digne d’un épisode de Scooby Doo ; c’est filmer une chute sensée être fatale mais clairement adoucie d’abord par un ralenti qui charge la part émotive au détriment de la puissance bestiale du geste, ensuite par des branches qui ralentissent à l’évidence la dite chute, et enfin par le « bruit » de l’impact du corps au sol, très doux, qui aurait gagné à ne jamais apparaître pour intensifier la sensation de chute. Se moquer de la logique, c’est faire décider à Laurie de s’assurer de la véritable identité de son agresseur en regardant sous son masque, alors qu’elle n’a jamais vu le vrai visage de Myers pour pouvoir le comparer (notons aussi que Myers venait de fracasser une porte et des gardiens et de la poursuivre armé d’un couteau, faits qui devaient quand même peser lourd dans la balance pour prouver à Laurie qu’il s’agissait incontestablement de son frère et non d’un amateur). Se moquer de la logique, c’est aussi jouer à cache cache à 1 contre 6 pendant une heure sans se perdre (et sans se cacher, d’ailleurs), ou se téléporter à l’extérieur, dans le garage, ou à l’intérieur, à tous les étages d’une maison criblée de caméras. Se moquer de la logique, c’est aussi et surtout décapiter une fille, même blonde, d’un seul coup de couteau.

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