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L'ANTHOLOGIE DE MICHAEL MYERS ET DE LA SAGA HALLOWEEN

Halloween 6 : 20 ans après, CHRONIQUE D’UNE MALÉDICTION ANNONCÉE

Halloween 5 était la preuve qu’un film indépendant pouvait rencontrer une grande série de problèmes, menant à un désastre critique et commercial. Halloween 6 ayant été réalisé via les studios d’une grande firme de production naissante, Miramax/Dimension, comment pouvait-on craindre quoi que ce soit ? D’ailleurs, loin de répéter les même problèmes que son prédécesseur, Halloween 6 en a croisé de nouveaux, et des bien pires. La première d’entre elle, assez proche de l’aléa principal d’Halloween 5 : la hâte. Pourtant, quand on y regarde à deux fois, Halloween 6 est sorti six ans après le dernier opus, ce qui semble lui avoir donné tout le temps de se mettre en place. Cependant, les projets se sont bousculés sur deux périodes, séparées par un silence total de plusieurs années. La première période, dès la sortie d’Halloween 5 en 1989, suivaient les mauvais chiffres au box office du métrage de Dominique Othenin-Girard (pires que ceux d’Halloween III en 1982), tandis que l’intention était d’enchaîner et remettre la saga sur les rails. La seconde période, à partir de mars 1994 et le rachat des droits de la saga par la firme Dimension, qui décida de ne pas perdre un instant avant de remettre en marche la machine Michael Myers. Entre ces deux périodes, la traversée du désert pour le croquemitaine d’Haddonfield, et l’évanouissement du genre slasher au cinéma, conduisant irrémédiablement la saga à revoir son mode de fonctionnement au moment du lancement de sa nouvelle séquelle. Dans les années 90, et pour faire suite à Halloween 5, de nombreux scénaristes se sont présentés à Moustapha Akkad, dont l’inconditionnel fan Daniel Farrands, et le duo Scott Spiegel & Quentin Tarantino.

Dan Farrands, après avoir réalisé à maintes reprises des courts-métrages sur la saga dont il est fan, décide après la projection d’Halloween 5 d’écrire le script de la suite. Passionné et décidé à provoquer la chance, il écrit sans relâche à Moustapha Akkad pour convenir d’une rencontre. C’est finalement grâce à l’intermédiaire de Thomas Ramsey, producteur d’Halloween 5, qu’un rendez-vous avec Akkad est possible. Nous sommes en 1990, et la part indécise du producteur exécutif au sujet de la suite est immense. Farrands laisse toutefois un recueil de toutes les idées qu’il souhaite exploiter dans son script, et reste sans nouvelle pendant près de quatre ans. En mars 1994, Scott Spiegel et Quentin Tarantino sont approchés par Miramax pour la participation à un film. Ce n’est qu’après plusieurs discussions que l’idée d’un sixième Halloween arrive sur la table. Tarantino, après avoir mis en avant l’idée farfelue d’un Michael Myers dans l’espace (suite à des propos de John Carpenter se liant à la même idée), il entrevoit un retour au style original, tout du moins dans le ton. Pour lui, la maîtrise du suspense et une réalisation soignée sont les ingrédients imparables pour capturer l’essence même de Michael Myers : « J’aime ce qu’ils ont fait dans Halloween 4. Le boulot était vraiment bon. Mais je vois quelque chose de plus proche de l’original, qui était effrayant à souhait, uniquement grâce au style et l’audace visuelle ». Plus intéressé par la réalisation que le poste de scénariste, Scott Spiegel met l’accent sur son savoir-faire en la matière. Après avoir convaincu les frères Weinstein, il rencontre Moustapha Akkad en avril 1994. « Il avait quelques réserves à mon sujet, précise Spiegel. Je lui ai fait voir Intruder, mon film d’horreur phare, avec Sam Raimi et Bruce Campbell, et ça a l’air de l’avoir convaincu. Malheureusement, le script qui m’a été confié était signé Scott Rosenberg (futur scénariste des Ailes de l’enfer et 60 secondes chrono, NDR), qu’Akkad avait détesté au point de le jeter à travers la pièce après l’avoir lu ». Moustapha Akkad voyait en effet dans ce script un ramassis à la Vendredi 13, dans lequel Michael Myers déambulait comme un sans-abri. Quelques jours après, les Weinstein ont contacté Spiegel avec un ton bien plus grave. Moustapha Akkad s’était finalement dirigé vers une autre solution, et ni Spiegel ni Tarantino ne faisaient partie de l’équation.

Lorsque Daniel Farrands reçoit un appel le conviant dans le bureau de Moustapha Akkad, son sang ne fait qu’un tour. Plusieurs années ont passé, la saga est passée sous la houlette de Dimension et des frères Weinstein, mais c’est toujours Moustapha Akkad qui prend les décisions. De nombreuses heures de discussions démarrent. Malek Akkad, le fils du producteur exécutif, rejoint les débats. La volonté principale de Moustapha Akkad est d’expliquer les éléments restés flous à la fin de l’opus 5, et Dan Farrands trouve réponse à chacune des interrogations du producteur. Lorsque Farrands cite sa volonté de faire d’Halloween 6 un film fantastique dont l’ambiance serait proche de Rosemary’s baby, Akkad est comblé. Les grandes lignes s’étoffent, et la machine se lance. Alors que tout semble se mettre en place sous les meilleures hospices, l’influence des studios de Dimension va considérablement ébranler la totalité du projet…

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HALLOWEEN 6 : 20 ANS APRÈS

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