Malgré les réactions mitigées du public et les foudres de la presse, Halloween Resurrection (2002) rapporte assez d’argent aux studios Dimension pour qu’une nouvelle suite soit envisagée. Surtout que cette fois, pas de mystère. Le film de Rick Rosenthal finissait sur une porte grande ouverte pour une nouvelle épopée sanglante signée Michael Myers. Quelques mois après la sortie du film aux USA, Massacre à la tronçonneuse façon Marcus Niespel lança la mode des remakes. Et tandis que plusieurs classiques se préparaient alors à suivre ce mouvement de reconversion moderne, Halloween 9 ne changeait pas d’idée. Cette année 2003, lors de la convention des 25 ans de la saga, le producteur exécutif Moustapha Akkad confirma le développement d’une suite, sans en donner le moindre détail. Un titre approximatif circula ensuite sur la toile (bien évidemment jamais confirmé par les studios de production) : celui d’Halloween Retribution. Ce titre, qui signifie « châtiment » en français, n’apportait pas d’idée claire sur la trame que devait explorer ce nouvel opus.
En l’absence d’informations, les fans se sont chargés de trouver un sujet à développer. Réflexe récurrent, faire revenir les grands personnages des films précédents. Le survivant principal à l’impact prédominant dans la saga était bien-sûr John Strode, qu’incarnait Josh Hartnett dans Halloween 20 ans après en 1998. Avec le seul retour du jeune acteur au casting, les fans n’avaient plus besoin de la moindre histoire. Mais Hartnett a entretemps joué dans de grandes productions hollywoodiennes, dont Pearl Harbour et La chute du faucon noir. Bien que sa carrière ait démarré avec Halloween H20, et que son personnage soit référencé dans Halloween Resurrection, il était très peu probable de le voir revenir dans une nouvelle suite.
Le projet change ensuite de titre et devient Halloween : the missing years, et prévoit ainsi de se concentrer sur l’origine de Michael Myers, en dévoilant la jeunesse du futur tueur masqué. Lindy Booth (American psycho 2, Détour mortel, L’Armée des morts, Cry Wolf) est annoncée au casting. En 2005, le film passe à l’étape de pré-production, et plusieurs réalisateurs sont envisagés. Malheureusement, Moustapha Akkad et sa fille décèdent soudainement dans un attentat en Jordanie. L’événement tragique fait éclater le projet et compromet l’avenir de Michael Myers au cinéma. C’est alors que tout tombe dans l’oubli. Le silence s’installe pendant plus d’une année. Et tandis que Malek Akked reprend les rennes de son père et les droits de la saga Halloween, un projet de remake est envisagé pour la première fois, grâce aux récents succès relevés dans ce domaine. Les fans grincent des dents, mais les producteurs savent que cette idée saurait à la fois garantir le capital de popularité de Michael Myers tout en orientant la saga vers un sang neuf qui pourrait révolutionner une saga estimée vieillissante. Lorsque Rob Zombie s’engage sur le projet, les producteurs insistent toutefois sur l’ébauche de la jeunesse de Michael Myers imaginée pour The Missing Years.
Halloween 2007 devient alors la combinaison entre le préquel et le remake, mettant en lumière la jeunesse de Michael Myers en renouant avec les origines meurtrières et les prémices étalées par John Carpenter dans La nuit des masques. Sorti en août 2007, le remake de Rob Zombie a coûté 15 millions de dollars et en a rapporté plus de 58 millions sur le seul sol américain. Avec cette nouvelle ère entamée par Michael Myers, ce dernier mettait à mort la saga originale qui lui avait donné toute son aura auprès du public américain. Mais après qu’Halloween II (2009) ait définitivement divisé les fans, et que Massacre à la tronçonneuse 3D (2013) ait plus ou moins subtilement renoué avec le film original de Tobe Hooper, Michael Myers pourrait-il un jour revenir à ses motivations premières et poursuivre la trame laissée en suspend depuis Halloween Resurrection ?